
Le kere et les problèmes de malnutrition attirent l’attention du gouvernement et des partenaires du développement. Le Ministère de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène a évoqué la nécessité d’une optique à long terme, pour mettre fin à ce fléau.
Les opérations d’urgence vont de pair avec la mise en place des structures et de la stratégie sur le long terme pour enrayer le kere dans le Sud. C’est ce qu’a affirmé la ministre de l’Eau, de l’Assainissement, et de l’Hygiène, Voahary Rakotovelomanantsoa, lors de sa descente dans le sud dans le cadre d’une mission de suivi des opérations dans les régions Androy et Anosy. Dans le cadre de cette mission de suivi des opérations, sur le plan organisationnel, l’action du CCO Kere a été renforcée. Cette structure opérationnelle, rappelons-le, est dirigée par le ministère de la Défense Nationale, conjointement avec les gouverneurs respectifs des Régions concernées. Il a été souligné lors d’une réunion, à Ambovombe, que le CCOK assure la coordination de toutes les opérations menées contre le kere par tous les acteurs, entités étatiques, partenaires nationaux et internationaux. Par ailleurs, le grand recensement au niveau des ménages se poursuit pour recueillir les bases de la stratégie à long terme contre le Kere, parallèlement à la distribution de vivres et d’eau, ainsi que les soins de santé. Quant à la banque alimentaire, la mise en place de ses bases est en cours.
Périple
Urgence. Le 29 décembre, la ministre Voahary Rakotovelomanantsoa s’est rendue dans le fokontany de Berary, en périphérie de la commune urbaine d’Ambovombe. Elle a notamment participé à la distribution de vivres aux personnes vulnérables, ainsi que d’eau pour la population ; d’autre part, les enfants ont bénéficié de repas chauds. Le 30 décembre, elle était dans la commune rurale d’Andranobory, dans le district de Tölagnaro, puis dans le fokontany d’Emantsiky, dans le district d’Amboasary, pour une distribution de vivres et d’eau, ainsi que de repas chauds pour les enfants. Comme à Berary-Ambovombe, une consultation médicale de masse gratuite a été organisée. Les opérations de distribution se poursuivent dans tous les districts dont les populations sont touchées par le kere. A Ambovombe, la ministre Voahary Rakotovelomanantsoa et le personnel de l’AES (Alimentation en Eau du Sud) ont tenu une réunion de travail. Le déblocage de sa situation administrative a été partagé au personnel, il en est de même en ce qui concerne leurs salaires. Le personnel de l’AES a fait part de sa détermination à redoubler d’effort face au kere.
Frein au développement. Outre les impacts directs sur les victimes du kere, des impacts à long terme sur le développement sont également évoqués par les économistes, notamment les effets négatifs sur le capital humain. D’après leurs explications, la malnutrition représente un frein au développement et à la croissance économique. Outre la malnutrition aigüe qui attire beaucoup l’attention, la malnutrition chronique représente également un vrai casse-tête, car touchant plus d’un enfant sur deux à Madagascar, elle engendre un retard de développement mental et psychomoteur et de développement cognitif, pour la moitié de la population. Un retard qui réduit la capacité intellectuelle et la performance scolaire. D’après les explications, cette moitié victime deviendra plus tard, une charge pour la société et représente une énorme perte en capital humain. En effet, c’est dans cette optique à long terme que le ministère évoque une stratégie sur le long terme, spécifiquement pour lutter contre le kere dans les régions Androy et Anosy.
Antsa R.