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jeudi, juillet 10, 2025
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Lutte contre le mariage des mineurs : La pauvreté et la culture comme freins

La lutte pour la promotion des droits de l’Homme est encore de longue haleine dans la région Atsimo Andrefana.

« Les principes comme la lutte contre le mariage précoce ou encore la lutte contre les violences basées sur le genre ont du mal à se faire accepter par beaucoup de personnes dans le district de Sakaraha. Nous avons mené des actions de sensibilisation auprès des communautés depuis l’année 2005 et nous constatons que, bien qu’il y a déjà eu une certaine amélioration de la situation, il y a encore beaucoup de travail à faire pour faire adhérer la majorité ». Ce sont là les propos de Jean Marcel, président de la plateforme des organisations de la société civile au niveau du district d’Ampanihy. Les raisons à cela sont données par Mitomoa, président du Fokontany Travaux Antandroy. « On aura beau informer et sensibiliser les gens sur la lutte contre le mariage des mineurs, tant que les familles n’auront rien à manger, la situation persistera toujours ». En effet, selon toujours Mitomoa, « comme les temps sont actuellement durs, de nombreux foyers optent pour la pratique et donnent leurs filles en échange d’argent ou encore de zébus. Mais surtout avec l’espoir d’une vie meilleure que chez les parents ». La situation pourrait alors perdurer tant que des solutions pérennes à la pauvreté ambiante qui règne dans plusieurs régions du pays, à Sakaraha en particulier, ne sont pas mises en œuvre. Comme l’a interpellé Mitomoa « si les acteurs de la lutte disposent de solutions pérennes à cette problématique sociale, je pense qu’elle aura plus d’impact ».

Poids. Outre la raison d’ordre social et financier, l’aspect culturel constitue également un obstacle à l’éradication de cette pratique. « Les us et cultures sont les arguments avancés pour refuser l’adhésion au principe de respect des droits de l’Homme, comme la lutte contre le mariage des mineurs ou encore les violences basées sur le genre » explique le président de la plateforme des organisations de la société civile du district de Sakaraha. Ce dernier de souligner qu’ « il est quasi impensable pour les communautés de penser à abandonner certaines pratiques culturelles comme le valy fofo ou encore le fanambalia-mitroky ». Les pratiques faisant respectivement référence à une promesse de mariage d’une enfant encore en gestation à un autre enfant ou encore à un homme d’âge mûr et le mariage entre enfants d’une sœur et d’un frère. En effet, selon Tsiafarandahy Tsifosay Justome, juriste auprès du centre d’écoute et de conseils juridique de Sakaraha « le valy fofo et le fanambalia-mitroky sont encore très pratiqués dans le district. L’ancrage à la culture est très fort étant donné que toutes les ethnies sont présentes ici et occupent respectivement des fokontany ». Le juriste de faire également savoir que « Le défi résiderait donc à faire adhérer la population du district de Sakaraha aux méfaits de ces pratiques, d’un côté, mais également de leur faire abandonner ces pratiques, de l’autre. Le chemin est encore long et on a du pain sur la planche car le changement est un processus », conclut Tsiafarandahy Tsifosay Justome.

José Belalahy

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