
L’opération SAMA (Saving Wildlife through Multilateral cooperation in Africa) est la première opération axée sur l’Afrique en matière de lutte contre le trafic d’espèces sauvages. La seconde opération à laquelle ont participé 35 pays, présente ses résultats, cette semaine dans le cadre d’une réunion de restitution.
Soixante-sept cas de trafic – dont 10 à Madagascar – ayant conduit à 92 saisies dont 14 concernant Madagascar. Il s’agit des premières statistiques présentées, hier, dans le cadre de l’opération SAMA 2, dont les résultats ont été présentés à la presse en prélude à la réunion de restitution organisée par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) qui se tient cette semaine à Antananarivo. La tortue radiée, espèce endémique de Madagascar, figure dans le Top 3 des espèces saisies dans le cadre de l’opération SAMA 2. Les saisies d’écailles de pangolin et de défenses d’éléphant et produits issus de ces défenses, complètent le tableau. Parmi les saisies les plus marquantes figure la saisie le 26 décembre 2024 à Mahajanga, de 800 tortues radiées dissimulées dans sept valises au domicile d’un ressortissant tanzanien, prêtes à être exportées illégalement vers la Tanzanie ; et la saisie le 28 mars 2025 en Angola, de 210 cornes de rhinocéros, dissimulées dans un envoi de fret aérien à destination des Emirats arabes unis.
Réduire les flux et démanteler les réseaux
L’opération SAMA, fruit d’une collaboration internationale entre une trentaine de pays africains et plusieurs institutions et organismes partenaires, est la première opération axée sur l’Afrique en matière de lutte contre le trafic d’espèces sauvages. Elle bénéficie de l’appui financier de l’Union européenne et de la France. Les autorités douanières, en première ligne dans la coordination des opérations, en adoptant un mode opératoire spécifique, mettent à contribution les Bureaux régionaux de liaison chargés du renseignement de l’Organisation mondiale des douanes (BRLR/OMD). Le BRLR d’Afrique centrale, celui d’Afrique occidentale et celui d’Afrique orientale et australe ont ainsi pris part à la réalisation de l’opération. Le processus implique également les autorités policières, celles de la Justice et ceux issus des ministères en charge de l’environnement, ainsi que des organisations internationales spécialisées dans la lutte contre le trafic d’espèces protégées. Les acteurs engagés dans l’opération sont représentées dans un task force mis en place dans le cadre de la mise en œuvre de l’opération. Tous apportent, chacun à son niveau, son expertise et ses expériences. Une plateforme spécifique a été mise en place, facilitant les échanges d’informations. L’objectif de l’opération étant alors de perturber les flux de trafic d’espèces sauvages, de démanteler les réseaux de trafiquants et de consolider les capacités des autorités douanières africaines en termes d’enquêtes et de poursuites.
Modes opératoires
Les résultats de l’opération SAMA 2 ont permis de constater une évolution des modes opératoires des trafiquants. Les autorités douanières et policières, de leur côté, doivent constamment améliorer le leur, et déployer des moyens techniques et logistiques conséquents, afin d’avoir une longueur d’avance sur les trafiquants. Les méthodes de détection des trafics se basent en majeure partie (55%) sur les renseignements et les enquêtes. Les contrôles de routine représentent 36% des trafics mis au jour ; 5% des trafics découverts sont basés sur le profilage des risques et 4% sur la sélection aléatoire.
Sur la base des saisies effectuées dans le cadre de l’opération SAMA 2, il a été constaté que les bagages constituent la méthode de dissimulation la plus adoptée par les trafiquants. Tel était le cas pour 27 saisies effectuées. Dans 24 autres cas, les méthodes de dissimulation sont les transports. Dans d’autres cas, les espèces sauvages ont été dissimulées dans des locaux (13 cas) ; sur la personne (9 cas) ; ou encore dans le fret (3 cas) et même dans le courrier (1 cas) ! La majorité des saisies, lesquelles peuvent être des espèces sauvages destinées au trafic, mais également des armes, utilisées pour le braconnage, ou encore des véhicules, ont lieu à l’intérieur des territoires nationaux. Tel était le cas pour 36 saisies effectuées, tandis que 15 autres ont eu lieu à l’aéroport ; dix au niveau d’une frontière terrestre, et 4 dans un site portuaire.
Au vu des résultats obtenus, l’opération SAMA 2 ne s’arrêtera peut-être pas en si bon chemin. Une poursuite des efforts déjà déployés dans le cadre de la lutte contre le trafic d’espèces sauvages n’est pas à exclure. La question relative à la conduite d’une troisième opération, sera probablement abordée dans le cadre de la réunion de restitution actuellement en cours.
Hanitra R.
Ok vous avez un record au contraire : vous êtes dans les trois ou majeur est le traffkc des espèce sauvages.
Bon travail pour la decouverte des trafficante !!