
Dans le cadre de la lutte contre la peste, l’Institut Pasteur de Madagascar a réalisé une étude mettant en exergue la méthode la mieux adaptée pour capturer les rats. Cette évaluation a eu lieu à Ankazobe, un foyer pesteux.
Pour évaluer l’efficacité des méthodes de lutte contre les rongeurs en zone d’endémie pesteuse, une étude a été menée dans ce sens par l’unité Peste de l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM). Il s’agit de comparer l’efficacité de trois pièges qui ont été installés à l’intérieur des maisons de 12 villages situés dans la commune de Miantso, district d’Ankazobe. Parmi les pièges : des cages grillagées qui capturent les rats vivants, des tapettes qui tuent immédiatement les rats et des tunnels en bois avec trois compartiments. Pour ces derniers, leurs deux extrémités contiennent de l’insecticide et le compartiment du milieu du raticide à action lente tue les rats au bout de quatre jours. « Nos résultats ont révélé que les cages grillagées étaient plus efficaces pour piéger les rats noirs (Rattus rattus) qui sont le principal réservoir de la peste, par rapport aux cages en aluminium ou aux tapettes qui ont capturé plus de souris (Mus musculus) que de rats », informe l’IPM.
Collecte des puces. L’abondance des rats a été évaluée avant et après l’intervention par le suivi des traces de pattes de rats. En parallèle, une collecte des puces des rongeurs, impliquées dans la transmission de la peste, a également eu lieu durant les cinq mois de la réalisation de cette étude. D’après toujours l’IPM, l’utilisation des trois méthodes de lutte a permis de voir une diminution du mouvement des rongeurs à l’intérieur des maisons à court terme. Toutefois, les chercheurs n’ont pas constaté d’effet à long terme. Dans son rapport, l’unité Peste a aussi fait part de la présence des puces « synopsyllus fonquerniei » à l’intérieur des maisons au mois d’août alors que cette espèce se trouve généralement sur des rats à l’extérieur des habitations. « Cette observation pourrait suggérer que les rats se déplacent de l’extérieur vers l’intérieur des maisons durant cette période. Ces résultats prouvent que les stratégies de contrôle doivent tenir compte de cette connectivité entre les populations de rats à l’intérieur et à l’extérieur et ce que cela implique dans la transmission de la peste », conclut l’IPM.
Recueillis par Narindra Rakotobe