Violence basée sur le genre et exploitation sexuelle des enfants, deux phénomènes qui sont bel et bien présents sur la Grande Île. Pour y mettre un terme, l’organisation ECPAT France (End children prostitution, child pornography and trafficking of children for sexual purposes) a tenu à sensibiliser les journalistes malgaches à travers une formation qui se tiendra, pendant deux jours, au motel Anosy.
En tout, ce sont quinze journalistes locaux qui suivent la formation sur la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants et la violence basée sur le genre avec l’ECPAT France, à Anosy depuis hier. L’objectif est d’impliquer davantage les médias et les journalistes dans la lutte selon les explications des responsables de ce programme. Pendant sept heures, les journalistes et les deux intervenants qui animent le petit séminaire échangeront donc sur les violences faites aux enfants et les stéréotypes négatifs de genre : comment changer la situation ; quelles sont les manières adéquates pour transmettre les informations au public ; quels sont les enjeux d’un tel défi ; comment transformer les stéréotypes ; et beaucoup d’autres questions encore ont été abordées pendant la première journée de cette formation.
Échange enrichissant. Il ne s’agit pas là d’une formation à sens unique, car les journalistes n’ont pas hésité à donner leur point de vue sur le sujet. L’impact de la culture, de la religion, des us et coutumes, ainsi que les mesures gouvernementales pour faire face à ces deux phénomènes ont été au centre de la discussion. Un des journalistes dans l’assistance s’est même interrogé sur la raison de cette lutte, en s’interrogeant : la violence n’est-elle pas basée sur le rapport de forces et des genres ? Donc, ne faudrait-il pas plutôt parler de lutte contre la violence tout court ? Bref, la discussion et les échanges vont se poursuivre aujourd’hui.
Pour rappel, ECPAT France procède à la formation des professionnels des médias sur l’exploitation sexuelle des enfants depuis quelques années. De 2018 à 2019, l’organisation a pu former 153 journalistes dans l’ensemble du pays.
Anja RANDRIAMAHEFA