L’Etat et le secteur privé travaillent de concert en vue de contribuer à la lutte contre l’insécurité alimentaire à Madagascar.
En effet, la crise alimentaire mondiale va encore s’aggraver, selon les prévisions des experts internationaux. De nombreux pays producteurs surtout de riz n’exportent plus en vue de satisfaire les besoins sur leurs marchés nationaux. À Madagascar, les intrants agricoles dont entre autres, les semences certifiées et les engrais chimiques ne sont plus à la portée des paysans en raison de la flambée de leurs prix. « D’aucuns reconnaissent pour autant que booster la production agricole constitue le principal facteur nous permettant de lutter contre l’insécurité alimentaire, et partant d’atteindre l’autosuffisance alimentaire tant prônée par l’Etat. Ce qui permettra, également, à la Grande île de se défaire de sa dépendance aux importations de première nécessité tout en étant épargnée des éventuelles crises au niveau mondial. C’est pour cette raison que nous, en tant que membres du secteur privé, œuvrons dans le domaine de l’agri-business. Nous nous engageons à travailler en partenariat avec le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage pour faciliter l’acquisition des paysans de ces intrants agricoles », a exposé Tahiana Razanamahefa, la responsable communication du groupe STOI à la presse.
4 000 femmes rurales soutenues. Ainsi, « nous allons distribuer gratuitement des semences de riz hybride et des engrais organiques que nous produisons pour les organisations de femmes rurales, dans le cadre de la préparation de la prochaine campagne de production. En effet, nous avons décidé d’appuyer ces exploitantes agricoles féminines étant donné qu’elles sont majoritaires dans le milieu rural. Nous reconnaissons également qu’elles sont talentueuses mais leurs atouts ne sont pas valorisés. Cette action entre, d’ailleurs, dans le cadre de la célébration de la Journée Mondiale des Femmes Rurales coïncidant avec la commémoration de la Journée Mondiale de l’Alimentation », d’après toujours ses explications. Il faut savoir que le groupe STOI a déjà soutenu plus de 4 000 femmes rurales dans la région Vakinankaratra en leur remettant des semences de riz hybride à haut rendement, lors de la campagne de production précédente. Une action en étroite collaboration avec le ministère de tutelle et le gouvernorat. Les exploitants agricoles familiaux identifiés dans les régions fortement touchées par le passage des cyclones Batsirai et Ana sont également bénéficiaires afin qu’ils puissent relancer leurs activités agricoles qui ont été complètement détruites. « Nous poursuivons cette action pour cette campagne culturale tout en développant notre partenariat avec des groupements paysans issus des 16 régions dans lesquelles les résultats de la production de riz hybride ne sont plus à démontrer. Nos paysans partenaires dits PAPAY témoignent des retombées économiques positives tirées de l’utilisation des semences de riz hybride avec un bon dosage d’engrais organiques dont les prix sont moins chers que ceux des engrais chimiques, et ce, sans oublier la bonne maîtrise d’eau », a-t-elle enchaîné.
Nouvelle Institution de microfinance. Parlant de l’engrais organique en particulier, la capacité de production du groupe STOI s’élève à plus de 2 000 tonnes par mois. « Cela fait 27 ans que nous vulgarisons cet intrant auprès des paysans. Des feed-backs positifs ont été collectés auprès de nos paysans dans diverses spéculations pour ne citer que les légumes et les haricots. Nous travaillons notamment en partenariat avec des fédérations des organisations paysannes, des associations des usagers de l’eau ou bien des coopératives. Bon nombre de nos paysans partenaires surtout les exploitantes agricoles féminines témoignent que leur niveau de vie s’est nettement amélioré depuis qu’ils s’engagent à utiliser des semences de riz hybride. Ils peuvent entre autres, scolariser leurs enfants tout en effectuant une extension de leur superficie d’exploitation », a fait savoir Tahiana Razanamahefa. Par ailleurs, la mise à disposition des paysans de ces engrais organiques et des semences de riz hybride sera facilitée à travers des boutiques agréées et des guichets agricoles mis en place en partenariat avec le ministère de tutelle. Ce n’est pas tout ! « La Nouvelle Institution de Micro-finance (NIM) faisant également partie du groupe STOI facilitera l’accès des paysans partenaires aux petits matériels et équipements agricoles ainsi qu’aux intrants pour pouvoir bien démarrer la campagne de production. Notre entité a d’ailleurs été créée grâce au développement de l’agrégation agricole ou l’agriculture contractuelle. Ce qui permettra aux paysans de se passer du « vary maitso » ou de la vente précoce de leur récolte alors que ce n’est pas encore la moisson. Et de refuser les services des usuriers qui pratiquent un taux d’intérêt de financement s’élevant à 100% », a conclu Iharizaka Rakoto, le directeur général de la NIM.
Navalona R.