Le dispositif a déjà porté ses fruits selon le Commissaire Rufin Lebiria, chef de la police de l’air et des frontières (PAF). La mesure sera définitive et renforcée pour les sommets à venir.
La décision a été prise depuis l’attentat meurtrier au stade de Mahamasina, le 26 juin dernier. Les accompagnateurs et autres usagers de l’aéroport ont eux-mêmes constaté l’interdiction d’accès à l’intérieur de cette zone. Le Commissaire Rufin Lebiria, chef de la police de l’air et des frontières le confirme. « Dès l’arrivée au parking, il y aura la fouille des voitures suspectes par les gendarmes. Nous savons que les trafics illicites, et peut-être le transport des explosifs si l’on parle de terrorisme, passent par cet endroit. Il est tout à fait normal que la vigilance des forces de l’ordre commence dès l’arrivée des gens en voiture à l’aéroport. Par la suite, le fait que Madagascar ait une vocation insulaire et que le tourisme fasse vivre la Grande Ile, nous a amené à prendre la décision de renforcer la zone aéroportuaire. Rentre dans ce cadre la protection des voyageurs, des infrastructures et même du secteur tourisme » a-t-il expliqué.
Moulin. Le même responsable de mettre les points sur les i en soulignant que l’on y entre pas comme dans un moulin. Il faut un motif valable pour accéder à l’intérieur de la zone aéroportuaire. Cette réorganisation du système de sécurité a déjà porté ses fruits, selon le Commissaire de la PAF. Depuis, il n’y avait plus de déposition concernant des vols de bagages. Idem pour les petites escroqueries par des gens qui usurpent d’être employés de l’aéroport. Seuls les gens détenteurs de passeport avec visa de séjour accèdent à l’intérieur. Les accompagnateurs autorisés sont ceux qui ramènent des enfants et des personnes âgées. Les hautes autorités de l’Etat, quant à elles, peuvent-être accompagnées jusqu’à leur entrée/sortie à la salle d’embarquement ou de débarquement.
Double réaction. La mesure a provoqué une double réaction de la part du public. La première indique que partout dans le monde, l’aéroport est ouvert au public. Aussi, cette restriction pourrait être lourde de conséquences pour les boutiques et commerces à l’intérieur de l’aéroport. Mais le Commissaire rassure : « Cette mesure est loin d’être une restriction quant à la libre circulation des gens, stipulée d’ailleurs par la Constitution …Il est question de sécurité et d’organisation et les forces de l’ordre demandent juste à ce que les gens qui y accèdent aient des motifs valables… D’ailleurs nous avons un petit aéroport qu’il est indispensable de libérer l’espace afin que les usagers de cette zone dont les voyageurs soient à l’aise, il faut dire qu’avant tout l’aéroport sont pour eux…».
Infiltrations. Sans qu’il ne l’ait expliqué, cette mesure semble être la plus adéquate pour notre situation, nous le savons en manque de matériels sophistiqués pour avoir un meilleur dispositif de sécurité. Il est alors beaucoup plus bénéfique et facile de renforcer la surveillance à l’entrée de l’aéroport pour mieux maîtriser les probables infiltrations des gens malintentionnés. A en croire ce responsable de la police de l’air et des frontières, cette mesure sera définitive. Avec la tenue prochaine du sommet du COMESA et de la Francophonie, les dispositifs de surveillance seraient même de plus en plus renforcés. Adieu donc le fameux bye-bye dans le hall de l’aéroport et quelque fois jusque dans la salle d’embarquement (pour les influents) pour ceux qui accompagnent les voyageurs…
Mais le mécontentement du public en général n’est pas à exclure vu notre habitude à accompagner les départs ou les arrivées vers ou en provenance de l’ « andafy » mythique. Nos prochaines éditions relateront les réactions face à cette mesure.
D.R