Madagascar vient de célébrer pour la première fois la journée mondiale de la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants, sous le thème: « La protection des enfants contre l’exploitation sexuelle : notre responsabilité collective ». La cérémonie relative à cette célébration s’est déroulée hier à l’hôtel Panorama, en présence des différentes parties des ministères directement concernés, le système des Nations-Unies, ainsi que le Chef du Gouvernement. Une occasion pour la Présidente de la Plate-forme de la Société Civile pour l’Enfance (PSCE), Pâquerette Trivico Ranaivo, d’évoquer que la pauvreté reste le problème principal qui empêche l’éradication de l’exploitation sexuelle des enfants à Madagascar. En fait, il se peut que ce qu’elle a évoqué se confirme, vu que le taux de pauvreté à Madagascar en 2012 a atteint les 71 % de la population, plaçant ainsi les Malgaches dans la catégorie des populations fragiles (source : Ministère du Tourisme). « C’est ce qui permet toujours à ceux qui ont de l’argent de profiter de nos enfants », rajoute-t-elle. Effectivement, la pauvreté a tellement gagné du terrain dans le pays, surtout pendant ces cinq dernières années. Ce qui n’a fait qu’accélérer l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales (ESEC), d’où la prostitution des mineurs. Ce qui est encore plus triste, c’est que ces enfants entrent dans ce domaine très tôt, à partir de 12 ans, surtout dans les zones touristiques.
En outre, il y a également le problème lié au non suivi des lois, comme ce qu’a toujours évoqué Pâquerette Trivico Ranaivo. «Les lois relatives à la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants existent et sont même nombreuses à Madagascar, mais elles ne sont malheureusement pas suivies comme il le faut», poursuit-elle. A ce propos, comme par hasard, Sara Bordas Eddy, Représentante par intérim de l’UNICEF à Madagascar, déclare également « qu’il ne faut plus accepter ni tolérer l’amiable sur les crimes perpétrés sur des enfants ». Avant de continuer : « Il faut appliquer la Justice à tout le monde, ainsi, éviter l’impunité ». Justement, la cérémonie d’hier a permis la ratification d’une Charte pour la lutte contre la violence et l’exploitation sexuelle des enfants à Madagascar, entre le gouvernement malgache et tous ses partenaires dans le domaine en question, en particulier le système des Nations-Unies représenté par l’UNICEF et le BIT, engageant les signataires dans une lutte sans merci contre l’exploitation sexuelle des enfants.
Arnaud R.