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jeudi, novembre 21, 2024
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Madagascar Airlines : 2,8 millions de dollars de pertes par mois 

Les dirigeants de Madagascar Airlines, lors de la conférence de presse d’hier

Abyssales. Les pertes enregistrées par  Madagascar Airlines  témoignent du fait que la compagnie aérienne nationale traverse une situation extrêmement difficile.

Difficile mais pas désespérée, du moins pour la direction générale qui se lance le défi de relancer la compagnie avec un plan de redressement censé faire revenir la compagnie, à la rentabilité d’ici 2 ans.

Phénix 2030

Tourné vers l’avenir, ce plan présenté, hier au cours d’une conférence de presse, donnée par la direction générale de la compagnie  a été baptisé Phénix 2030  et que ses concepteurs traduisent   « être rentable  pour financer et garantir notre avenir ». Un défi qui ne sera évidemment pas facile à relever au vu de la situation très catastrophique vécue actuellement par la compagnie. Thierry de Bailleul, le directeur général de Madagascar Airlines, parle d’une perte de 2,8 millions de dollars par mois encourue par la compagnie depuis sa création en août 2022. La  compagnie se retrouve actuellement avec un déficit de 25 millions de dollars et peine à honorer ses dettes. « La situation financière  de la compagnie était devenue préoccupante avec, entre autres, un niveau d’endettement au-delà  de ce qu’elle pouvait supporter pour envisager une relance et un redressement réels et durables », a déclaré Thierry de Bailleul. Des  pertes qui trouvent notamment leur origine dans un choix stratégique visiblement inadapté qu’est le système Aircraft, Crew, Maintenance  and Insurance (ACMI) un modèle d’exploitation long courrier qui consiste en une location d’avion  avec équipage et maintenance inclus. Un choix qui n’est pas  justifié, ne serait-ce qu’en raison du fait que Madagascar dispose  de son propre équipage qui n’attend qu’à servir et de ses ateliers de maintenance. Les difficultés de Madagascar Airlines sont également attribuées à la cherté du prix local du kérosène comparé à ceux des autres pays de la zone Océan Indien. 

Dry Lease

C’est en tout cas, pour renverser la tendance et s’orienter vers la rentabilité que la direction générale de la compagnie a décidé de miser sur le Plan Phénix 2030  dont le financement ne grèvera pas l’argent public. « Pour financer ce plan, nous allons recourir à des institutions financières internationales, des partenaires publics et des banques de développement », continue Thierry de Bailleul. Un plan dont le préliminaire est la suspension temporaire des vols long courrier qui  va permettre à la compagnie de se défaire de cette coûteuse, mais non rentable location ACMI. « Nous avons proposé aux pouvoirs publics qui ont accepté, la suspension provisoire des vols long courrier et régionaux  car le maintien des vols en ACMI est intenable économiquement ». Le plan prévoit, à la place de l’ACMI, une location en Dry Lease où le loueur met à la disposition de  la compagnie l’appareil sans l’équipage et la maintenance. La compagnie a déjà travaillé sur les  pistes envisageables de cette location sèche et le choix pourrait éventuellement porter sur un Airbus A 330– 300 pour le long courrier. Mais l’idée d’une option pour un Boeing 787 – 8 ou 787 – 9  n’est pas écartée.  « Tout dépend  de la situation du marché, de la disponibilité de l’appareil mais aussi du tarif de location », a précisé le DG de Madagascar Airlines. En ce qui concerne les vols régionaux, la tendance est plutôt vers le choix d’un Embraer E 1, à la place du projet de location d’un Embraer 2  qui, malgré ses nombreuses qualités, comporte un risque technique pour les petits clients comme Madagascar Airlines. Par contre, l’Embrayage E 1  dispose d’un taux de  fiabilité moteur de 100% . L’Embraer E 1 sera également appelé à renforcer la flotte domestique notamment dans les longues distances comme Nosy-Be, Diego et Toliara. 

Recentrage provisoire 

Quoi qu’il en soit, cette suspension temporaire des vols long courrier aura le mérite de permettre à Madagascar Airlines de procéder à un recentrage provisoire  sur le réseau domestique. La flotte d’ATR sera par conséquent remise en état et restructurée par restitution de certains appareils. Le plan de redressement prévoit également le retour à la maintenance préventive, à la reconstitution des pièces détachées  ainsi qu’à l’embauche et la formations de nouveaux mécaniciens  aviation. Dans le domaine de la vente de la distribution, Madagascar Airlines prévoit de revenir le plus vite possible  dans les plateformes internationales comme le BSP/ICH/CASS, migrer vers le PSS Amadeus ainsi que le code MD. « Ce retour au BSP va nous permettre d’envisager des alliances avec des partenaires aériens stratégiques et ces alliances trouveront leur plein effet dès que nous reprendrons notre exploitation sur le long courrier »,  informe Thierry de Bailleul. Une manière de faire entendre que Madagascar Airlines reviendra en force, sur le long courrier, après cette suspension qui n’est que provisoire. Une suspension qui ne  mettra, d’ ailleurs pas la compagnie au ban de la communauté internationale  de l’aviation civile. En effet, pour permettre à ses passagers de relier Paris, la compagnie s’est allié avec Corsair pour un partage de code. Deux fréquences hebdomadaires sont ainsi prévues avec Corsair, via La Réunion, mais avec atterrissage, non plus à Roissy, mais à Orly. Quant aux passagers qui ont déjà réservé, avec la compagnie, celle-ci prendra en charge leur acheminement vers d’autres compagnies. Pour la réalisation de ce plan de redressement, la  direction générale de Madagascar Airlines dispose d’un certain aval des bailleurs de fonds. Il reste donc le top du gouvernement pour son lancement dans une atmosphère commune et unie entre le Conseil d’Administration, le ministère de tutelle et la direction générale.

R . Edmond.

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2 Commentaires

  1. encore un résultat à mettre au crédit (plutot débit) du candidat N°3 et son régime …..
    braves électeurs rememorez les discours et promesses de l’ex PDT avant de glisser votre vote dans l’urne !

  2. Depuis des années on essaye de redresser cette Compagnie inutilement : laissez la faillir comme pas mal d’autres compagnies aériennes dans le monde ont fait !

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