
Le sujet est sensible, mais il intéresse le public. L’esclavage a existé de tout temps à Madagascar, et il continue d’être évoqué au sein de la société malgache même s’il ne se présente plus de manière aussi visible aujourd’hui. L’ouvrage « Esclavage et libération à Madagascar » de Sylvain Urfer et d’Ignace Rakoto était, samedi dernier à l’IFM, une occasion de mettre en perspective ce poids de l’esclavage qui persiste et qui, de manière diffuse, s’insinue dans l’esprit de beaucoup de Malgaches.
La conférence animée par Célestin Razafimbelo, docteur en histoire et Sylvain Urfer, membre du SEFAFI et auteur de nombreux ouvrages s’est déroulée devant une assistance nombreuse et très intéressée par la question. Les deux intervenants ont en préambule développé ce thème de l’esclavage ; le premier parlant plus précisément de l’étude menée dans la région de Moramanga, et le second développant de manière plus générale les aspects plus handicapants des traditions comme le « henamaso », le « fihavanana », le « fialonana » ou le « marimaritra iraisana », favorisant le blocage de l’autocritique et provoquant une véritable inhibition. Le public ne s’est pas privé de revenir au fil des questions qu’il a posées, sur le poids de l’esclavage dans la mentalité du Malgache d’aujourd’hui et sur la manière dont il est consciemment ou non occulté.
Patrice RABE