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jeudi, décembre 26, 2024
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Madagascar : Energie et déficit de gouvernance

La défaillance de l’électricité est devenue un facteur de blocage dans la vie socio-économique du pays, ne remplissant plus son rôle de levier pour le développement.

Frein au développement. De par sa transversalité, le secteur énergie et tout particulièrement l’électricité est indéniablement le garant de l’essor économique de tout pays en voie de développement. Cependant, force est de constater que ce secteur n’a jamais pu accompagner le développement des autres secteurs, notamment les industries, le tourisme voire les ménages qui subissent chaque jour les effets néfastes du délestage. Ainsi, la défaillance de l’électricité est devenue un facteur de blocage dans la vie socio-économique du pays, ne remplissant plus son rôle de levier pour le développement. En effet, aucun investisseur potentiel ne se hasarderait pas à immobiliser son capital dans un pays où la fourniture d’électricité est aléatoire, même pour l’éclairage, réduisant du coup les possibilités de création d’emplois, les rentrées de devises et la capacité de production du pays.

Les principaux impacts de la mauvaise gouvernance. Le secteur énergie n’a pas été épargné par des mauvaises pratiques quasi-généralisées ces dernières années. Les responsables des différentes entités en charge du secteur ; la JIRAMA, le CA, l’organe de Régulation et le ministère,se sont organisés de manière à verrouiller tout ce qui a trait à l’électricité pour s’enrichir et se protégeant mutuellement en même temps afin de pouvoir se maintenir indéfiniment à leurs postes.

La défaillance en matière de fourniture d’électricité fait peur aux responsables politiques qui cherchent alors des solutions de plâtrage rapide et populiste pour résoudre ce problème au lieu de montrer à la population les véritables difficultés et les vraies solutions dans une transparence totale. Cela ne favorise guère la prise de conscience des consommateurs domestiques et industriels sur les vrais défis qu’on aura à affronter. L’absence de transparence favorise pourtant la corruption ainsi que l’abus de pouvoir à tous les niveaux.

Ainsi, d’après nos investigations, le CA de la Jirama intervient dans l’exécutif et gère directement les règlements des fournisseurs supérieurs à 200 millions Ar. D’après le témoignage des victimes, un haut responsable exige systématiquement des pourcentages de la part des fournisseurs qui veulent être payés. Il en va de même avec les projets de développement ou de réhabilitation auxquels des pots-de-vin sont exigés avant la signature des contrats… De ce fait, certains projets ont été abandonnés suite aux refus de paiement des promoteurs, des fournisseurs influents en haut lieu ont été payés alors que d’autres attendent toujours le règlement de plusieurs mois d’arriérés.

D’après certains promoteurs de projet, qui ont fait les frais de ces pratiques, leurs projets auraient pu résoudre significativement et de façon durable les délestages dans plusieurs parties de la Grande Ile, mais les responsables ont préféré ne pas donner suite à ces projets et quittent à maintenir les délestages face au refus de payer des investisseurs. Il est inimaginable que toutes les instances dirigeantes de la Jirama et du ministère de l’énergie qui se sont succédé depuis, ignorent ces faits.

Des audits sont cependant effectués tous les ans, mais aucune information et réaction de la part des dirigeants (CA, ministères…), alors que de toute évidence, la situation financière de cette société publique serait dans le rouge depuis belle lurette. On se pose également la question sur le rôle de la régulation dans ce sous-secteur.

Recherche désespérément « Hommes nouveaux ». Ainsi, les acteurs principaux du secteur mentionné plus loin et en premier lieu, le ministère sont considérés comme responsables de la mauvaise performance du secteur en particulier et par conséquent, des autres secteurs-clés qui sont tributaires de l’énergie, en général. Et dire que certains de ces dirigeants osent encore présenter leur candidature pour un autre mandat sous la quatrième République, se croyant à l’abri d’un déballage sur tous ces non-dits !

La notion de bonne gouvernance est très loin des pratiques de ces personnes, occupant pourtant des postes dits « hauts emplois de l’Etat » et auxquels les citoyens Malagasy, les industries, les artisans, les operateurs touristiques et les partenaires potentiels attendent des lendemains meilleurs pour pouvoir contribuer à l’expansion économique de Madagascar.En définitif, le pays aspire à des hommes « nouveaux » pour qui la bonne gouvernance ne sera plus de vains mots afin de mener à terme le réel développement de l’électricité et insuffler ainsi une vraie force nouvelle au pays.

Mamiah

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