Madagascar et le RDC ont vécu presque en même temps leur élection présidentielle. Notre pays s’en est bien sorti, puisque l’annonce de la victoire du nouveau président par la HCC n’a été suivie d’aucune contestation, le processus électoral ayant été parfaitement suivi. La RDC, quant à elle, peut connaître des troubles après la proclamation par la CENI de l’élection du principal opposant du président sortant, Joseph Désiré Kabila. Ce sont deux exemples à méditer pour la mise en place d’un véritable processus démocratique sur le continent africain.
Madagascar et RDC ; le difficile apprentissage de la démocratie
Madagascar a connu une période particulièrement agitée sur le plan politique. Le pays a réussi à sortir de la crise qui menaçait ses institutions grâce au compromis juridique proposé par la HCC. L’organisation d’une élection crédible et transparente a été l’objectif poursuivie par les autorités en place. Les nombreux manquements constatés n’ont pas empêché le bon déroulement du processus électoral. De nombreuses critiques ont été émises par les observateurs sur cette élection, mais les résultats ont été acceptés par tous. La crainte d’une crise postélectorale n’avait pas de raison d’être parce que les Malgaches ont choisi de respecter la voie de la légalité. La victoire du nouveau président n’a suscité aucune réaction hostile des partisans de son adversaire qui ont accepté le verdict des urnes. Le perdant a félicité le vainqueur et a fait un discours d’apaisement et de rassemblement. C’est donc sous des auspices favorables que débute le nouveau quinquennat. La RDC a, sous la présidence de Joseph Désiré Kabila a vécu plusieurs années de violences et de désordre, ponctuées de tueries. L’annonce de la tenue d’une élection présidentielle a été sujette à controverse. 21 candidats ont été en lice et le scrutin plusieurs fois reporté s’est tenu après un mois de campagne électorale. Les résultats provisoires annoncés par la CENI proclament la victoire de l’opposant Félix Tshisekedi, mais sont contestés aussi bien par les autres candidats que par les observateurs internationaux. Madagascar et la RDC qui suivent pour le moment deux voies différentes montrent que la pratique démocratique s’acquiert difficilement.
Patrice RABE