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dimanche, décembre 29, 2024
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Madagascar : Le dépotoir du monde

Le Réseau National de Défense des Consommateurs se bat pour instaurer une loi sur la consommation à Madagascar afin d’avoir des produits de qualité à un prix abordable. Son président affirme que la grande majorité des produits arrivant sur la « Grande Ile » sont toxiques et leur provenance est souvent douteuse.

Une loi qui aurait dû voir le jour, il y a déjà 20 ans. Puisqu’en 1985, l’Ile Rouge devient un des pays membres de l’ONU à avoir ratifié le droit de protection des consommateurs. Pourtant à l’heure actuelle, les engagements pris à l’époque sont loin d’être respectés : « 80 % des produits qui arrivent à Madagascar sont non conformes aux normes, voire dangereux pour la santé, ils sont la plupart du temps avariés », explique Rakotorova Rabetsara, Président du Réseau National de Défense des Consommateurs. Un chiffre qui fait froid dans le dos et qui est loin d’être rassurant. La question qui nous vient naturellement à l’esprit est : comment cela est-il possible ? Pour Rakotorova Rabetsara, la raison est simple : « A Madagascar, nous produisons aussi, mais l’encadrement technique laisse à désirer. Alors, que les produits importés inondent le marché. Ils sont moins chers et donc tuent à la fois les producteurs artisanaux et les consommateurs car ils ne respectent pas les critères sanitaires de base.» Ne sachant pas d’où viennent le riz, le biscuit ou encore les nouilles achetés à chaque coin de rue, le citoyen lambda est donc le premier à souffrir de cette aberration. Ces biens de consommation viennent souvent d’Inde ou de Chine, où ils sont avariés et donc impropres à la consommation. Mais les produits arrivent à passer la douane, les étiquettes sont falsifiées afin de prouver qu’ils sont encore comestibles. Rakotorova Rabetsara n’a pas peur de le dire et cherche à tout prix à protéger ses compatriotes : « Nous avons demandé au gouvernement d’avoir un droit de regard sur les produits importés. Or, les représentants respectifs de la douane, du commerce et de la santé n’ont pas voulu. Nos intérêts sont, malheureusement, bien différents.»

Un ministère non compatible.

Le constat est glaçant et l’on se demande ce qu’attend le ministère pour réagir. Mais là encore, il existe une incohérence. Depuis peu, il existe un ministère de la consommation …. Le seul hic, c’est que ce dernier est rattaché au ministère du commerce. Deux domaines qui sont diamétralement opposés, ils ne défendent pas les mêmes intérêts. En effet, le commerçant va essayer d’écouler ses produits afin de réaliser des bénéfices, alors que le consommateur attend des produits de qualité à un prix raisonnable, comme le souligne le président de la société civile : « Nous avons demandé auprès du ministère de mettre en place la direction générale de la consommation. Le ministère pense toujours à des lois sur la concurrence mais jamais à des lois sur la protection des consommateurs. La loi sur la concurrence est réservée aux hommes d’affaires, aux industries ou au commerce

Pourtant, la lutte menée par Rakotorova Rabetsara n’est pas vaine. Sa revendication n’est on ne peut plus légitime. En effet, il est normal d’avoir dans son assiette des produits sains et non dangereux. Une proposition de loi a été amenée devant l’assemblée nationale et un projet de loi devant le ministère du commerce. Il faudra attendre le mois de mars pour connaître le dénouement et la décision du gouvernement.

Stéphane Pierrard (Stagiaire)

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