
Antananarivo a abrité la 2e édition de l’événement intitulé « Madagascar Terre Vivante », organisée par l’association ASA SOA France-Madagascar, si la première édition s’est tenue à Paris l’an dernier.
Cette fois-ci, la potentialité des richesses naturelles qui sont sous-exploitées, voire méconnues par la population malgache elle-même, a été mise en avant dans le cadre d’une exposition qui s’est déroulée dernièrement au jardin de la Chocolaterie Ecole Edenia à Nanisana. Des acteurs oeuvrant pour la promotion des produits du terroir ou bien pour la transformation de façon artisanale des produits « Vita Malagasy », y ont participé activement. « L’objectif consiste à créer une plateforme de ces acteurs afin de mieux valoriser de nombreuses richesses nationales qui sont encore sous-exploitées », a expliqué Achille Rajerison, le président de l’association ASA SOA France-Madagascar, qui plus est, le président fondateur de la Chocolaterie Ecole Edenia.
Richesse en capital humain. En effet, « Nous disposons encore de nombreuses ressources naturelles. Il est temps de s’unir et de se donner la main afin de soutenir les petites et moyennes entreprises qui se lancent dans la transformation des produits du terroir. Parmi ces richesses naturelles, on peut citer, entre autres, l’énergie renouvelable, le tourisme, les mines et l’agriculture naturelle. Mais il ne faut pas non plus négliger notre richesse en capital humain qui constitue le principal vecteur du développement économique de la nation d’où, l’idée de la création de cet événement « Madagascar Terre Vivante » pour valoriser toutes nos potentialités existantes », a-t-il poursuivi. Et lui d’ajouter que chaque ville doit organiser périodiquement un tel événement pour faire connaître au grand public le savoir-faire des acteurs opérant dans ces domaines. Parmi les exposants à cet événement, l’ATeA promeut le développement de l’énergie solaire à Madagascar et le Labomed produit de l’éthanol à base d’exploitation de canne à sucre. Quant à Nature Evolution, la valorisation de la nature comme son nom l’indique est à l’honneur. La promotion de l’agriculture naturelle qui constitue un des avantages comparatifs de la Grande Île, n’est pas en reste. Quant à la société « Hanitrin’ny Ala », elle fabrique des produits alimentaires diététiques à base de produits du terroir, comme le pain d’épices fait avec de la farine d’avoine, de mûres, de chocolat et du miel ainsi que le pain de mie complet avec des fines herbes telles que le moringa, le basilic, l’ail et le fenugrec. Ensuite, la société Mikalo a présenté ses pailles de Rambo, 100% naturelles et biodégradables pour boissons chaudes et froides. Ces pailles sont fabriquées à partir de l’herbe de Lepironia Articulata.
De nombreux manques à gagner. En fait, « Il faut bien savoir exploiter le soleil que nous disposons tout au long de l’année alors que ce n’est pas le cas dans d’autres pays. Ainsi, des panneaux solaires doivent être vulgarisés à outrance. En outre, la production de l’éthanol servant, entre autres, de combustible pour l’énergie domestique mérite d’être boostée avec la promulgation d’une nouvelle loi visant à la libéralisation du « toaka gasy ». Quant à la nature, c’est un produit à six étoiles pour Madagascar mais nous ne savons pas l’exploiter. En tout, nous avons ici tout pour réussir. Le problème de partage d’idées, d’expériences et de connaissances constitue un frein à notre développement, et ce, pour des intérêts personnels. Développer des projets innovants à partir de l’exploitation de nos richesses existantes est une bonne chose. Mais si quelqu’un partage la même vision que les promoteurs, c’en est une autre. Les moyens financiers ne constituent pas un obstacle. Et il ne faut pas non plus avoir peur de la concurrence car c’est l’effet de la mondialisation », a fait savoir Achille Rajerison. Dans la même foulée, Orlando Robimanana, qui était l’invité d’honneur à cette 2e édition de Madagascar Terre Vivante, a également soulevé que de nombreux manques à gagner pour le pays sont enregistrés en raison de la sous-exploitation de nos richesses naturelles telles que l’énergie, les mines, l’agriculture et l’économie bleue. « Cependant, ce sont des secteurs clés permettant de relancer l’économie nationale », a-t-il enchaîné. Quant à Annah Andriambalo, la présidente de l’association Agrinature qui promeut l’agriculture naturelle et invitée d’honneur de l’événement, elle a également fait remarquer que la population malgache devra valoriser les produits de son terroir et en consommer davantage.
Navalona R.