Le vote de Madagascar, condamnant l’annexion de l’Ukraine par la Russie, a provoqué cette tempête politique qui s’est terminée par le limogeage du ministre des Affaires étrangères. Le pouvoir semble penser qu’il s’en est tiré à bon compte et une semaine et dix jours après, c’est une autre actualité qui chasse cette volte-face de la Grande île à l’ONU. La destruction des aires protégées par les incendies retient l’attention de l’opinion et provoque un certain sentiment de révolte chez tous ceux qui sont sensibles à la protection de l’environnement. Les autorités, qui en sont conscientes, ont décidé de montrer leur volonté de réagir et ont constitué un corps de bataille contre ces feux. Le BNGR Feux va coordonner toute la stratégie pour sauver ce qui peut l’être. Les moyens dont il dispose sont nettement insuffisants, mais ils seront utilisés du mieux possible. La refonte de la liste électorale, affirment les oppositions, bat de l’aile et la rencontre du RMDM et du groupe Panorama avec les représentants de l’Union européenne a conforté cet avis émis par ces dernières. Elles ont soutenu la nécessité de l’instauration d’un véritable dialogue pour assainir l’atmosphère politique régnant actuellement. Leurs interlocuteurs ont recueilli leurs suggestions et en ont pris bonne note. L’ouverture de la session de l’Assemblée nationale, mardi dernier, s’est déroulée sans l’agitation que certains observateurs prévoyaient. Les différentes affaires auxquelles ont été mêlés certains députés seront, certainement, évoquées durant cette quinzaine, mais c’est le bureau de l’assemblée qui sera saisi. La présidente, Christine Razamahasoa, l’a réaffirmé alors qu’elle était pressée de questions par les journalistes. Pour le pouvoir, c’est au Maroc où se tient la troisième édition du Choiseul Africa Forum Business que l’occasion se présente de montrer toutes les opportunités offertes par Madagascar sur le plan économique. L’opération de séduction est lancée et l’appel du pied aux investisseurs étrangers est un moyen de faire redécoller une économie en panne.
La situation sur le front russo-ukrainien n’a pas beaucoup évolué. Elle semble même figée. Les forces ukrainiennes continuent leur offensive, mais leur avancée n’est plus aussi nette qu’auparavant. L’armée russe cède du terrain et abandonne des villages qu’elle a conquis au début du lancement des « opérations spéciales ». Les analystes affirment qu’elle essaie de reconstituer ses forces, en intégrant les nouvelles recrues venant de la mobilisation partielle. Elle remplace l’armement qui a été détruit durant ces derniers mois. Elle bombarde sans discontinuer les villes-crise ukrainiennes, détruisant beaucoup de bâtiments civils. Mais les chefs d’état-major ont décidé de se concentrer sur la manière de défendre l’oblast de Kherson qui est un des grands enjeux de cette guerre. Les Ukrainiens y ont déjà conquis 88 localités.
L’Angleterre est en train de vivre une de ses crises politiques dont elle est coutumière. La Première ministre, Liz Truss, qui a succédé au bouillant Boris Johnson, a démissionné au bout de cinquante jours. Elle l’a fait, après la débâcle autour de son mini budget. Une élection au sein du parti conservateur aura lieu le 28 octobre pour connaître le nom de celui qui sera le nouveau locataire du 10 downing street.
Le gouvernement d’Elisabeth Borne en France ne connaît pas ce genre de problème, mais sa cheffe a dû recourir au 49-3 pour faire passer son budget. Elle a décidé de le faire aussi souvent que cela sera nécessaire.
Madagascar est loin de connaître cette atmosphère de sérénité que certains se complaisent à vanter. Les incidents qui se succèdent sur les scènes sociales et politiques font dire que le pays connaît une certaine instabilité. Les consciences sont en train de s’éveiller.
Patrice RABE