Le décaissement des aides budgétaires de l’Union Européenne dépend de la capacité du régime actuel de convaincre ce bailleur de fonds sur le sérieux de son programme d’utilisation des financements
Lentement, mais sûrement l’on s’achemine vers les premiers déblocages des fonds de l’Union Européenne pour Madagascar. Environ 65 millions d’euros seront probablement décaissés avant la fin de l’année, a laissé entendre, Sanchez Benedito Gaspar, le nouvel ambassadeur de l’Union européenne à Madagascar. C’était hier au siège de la délégation de l’Union européenne à la Tour Zital où le successeur de Leonidas Tezapsidis est revenu sur les fameuses conditions de déblocage des fonds. En fait, il ne s’agit pas à proprement parler de conditionnalités mais de la « capacité du gouvernement de mettre en place un plan national de développement ».
Feuille de route. Autrement dit, les discussions entre les responsables nationaux et ceux de l’Union européenne se poursuivent pour déterminer les conditions idéales afin que les fonds soient utilisés dans de bonnes conditions et servir aux intérêts du pays. Pour rappel, les financements de l’Union européenne sont fixés dans le 11e Fonds Européen du Développement (FED) dont le montant indicatif s’élève à 455,4 millions d’euros de dons non remboursables sur la période 2014-2020. « Ce montant peut être porté à 518 millions d’euros » a précisé l’ambassadeur de l’Union européenne. Un paquet post-électoral de 97 millions d’euros a déjà été approuvé par l’Union européenne, mais sa programmation reste encore à réaliser. Sur ce point d’ailleurs, Sanchez Benedito Gaspar a laissé entendre que le déblocage de ce paquet post-électoral dépend de la réalisation de la Feuille de route. Laquelle comprend bien évidemment les élections communales qui n’auront lieu qu’en 2015 si l’on se réfère aux dernières déclarations du gouvernement.
Appui budgétaire. En ce qui concerne l’appui budgétaire annoncé par l’ambassadeur de l’Union européenne, son montant total est de 78 millions d’euros pour une période de 2 ans. Il s’agit d’un fonds destiné à soutenir les capacités financières de l’Etat pour assurer la délivrance des services sociaux de base et la mise en place des fonctions essentielles, en particulier dans le domaine de la sécurité intérieure, tout en favorisant une meilleure gouvernance, notamment dans la gestion des finances publiques, le contrôle et la transparence budgétaire. Sans oublier la lutte contre la corruption et la fraude. Là encore le déblocage des fonds dépend de la capacité du gouvernement, à présenter un solide programme de réalisation des objectifs fixés.
R .Edmond
