Sur 7 ans, les financements communautaires sur le 11e Fonds Européens de Développement sont fixés à 455,4 millions d’euros
« Les deux premières années seront difficiles car le gouvernement a hérité d’une situation économique catastrophique ». Leonidas Tezapsidis, l’Ambassadeur de l’Union Européenne s’est exprimé ainsi, lors d’une conférence de presse tenue au siège de ce bailleur de fonds au 9e étage de la Tour Zital. Une mauvaise nouvelle que tout le monde connait d’ailleurs. Mais la bonne nouvelle, c’est que Madagascar ne va pas affronter tout seul ces difficultés. Après le retour à l’ordre constitutionnel et la mise en place des institutions, les bailleurs de fonds sont tous là pour appuyer le pays à sortir rapidement de la crise économique.
Dons non remboursables. A l’instar de l’Union Européenne dont le Conseil a décidé de mettre sur la table une enveloppe financière de 455,4 d’euros de dons non remboursables. « Un montant qui pourrait être révisé à la hausse ou à la baisse, en fonction de la capacité d’absorption des fonds par la partie malgache » selon toujours Leonidas Tezapsidis qui a précisé que la fixation de ce montant répond surtout à des critères de performance sur les fonds précédents. Et comme Madagascar vient de sortir d’une crise où la coopération officielle avec l’Union Européenne a été suspendue, la performance du 10e FED a été forcément mauvaise. « Maintenant que nous avons levé les restrictions au titre de l’article 96 de l’Accord de Cotonou, l’Union Européenne va maintenant négocier directement avec le gouvernement », a réitéré Leonidas Tezapsidis.
Programme Indicatif National. En tout cas, les choses sérieuses vont commencer entre les deux parties qui devront mettre en place ensemble un document de stratégie basé sur le Programme Indicatif National. Et la visite qu’effectuera, en juin prochain Andris Pielbags le Commissaire Européen en charge du Développement sera un autre tournant décisif de la coopération entre l’Union Européenne et Madagascar. Les deux parties plancheront notamment sur un premier paquet de financement postélectoral d’un montant total de 98 millions d’euros. Sur allocation du 11e FED. Ce premier financement concernera trois volets. En premier lieu, une enveloppe de 78 millions d’euros sera consacrée à un appui budgétaire pour consolider l’appareil de l’Etat. « Les indicateurs de cet appui budgétaire seront liés à la délivrance effective des services publics et aux étapes de mise en œuvre des réformes de l’administration » Autrement dit le gouvernement doit s’efforcer à mettre en place la bonne gouvernance, à travers l’utilisation de ces fonds. Il y aura ensuite, le programme Administration pour tous qui sera financé à hauteur de 17 millions d’euros sur six ans et qui visera à renforcer l’efficacité et l’intégrité de l’administration publique en vue d’améliorer la délivrance des services publics. Enfin, la troisième intervention postélectorale se fera sous forme d’appui à l’ordonnateur national. D’un montant de 2 millions d’euros, ce paquet aura pour objectif de renforcer les capacités de l’ordonnateur national sans se substituer à ses fonctions et de favoriser l’ancrage de ses activités au sein des différents ministères techniques.
Infrastructures. Quant aux autres financements, ils viseront essentiellement les bases du développement économique et social du pays sur les 7 ans à venir. Il s’agit, entre autres, des infrastructures, des services sociaux de base, du développement rural, de la santé, de l’éducation. Mais la grande rénovation dans la coopération entre Madagascar et l’Union Européenne sera probablement aussi l’appui au secteur privé créateur d’emploi. Lors de sa dernière visite au sein du groupe SOCOTA, Leonidas Tezapsidis qui a constaté de visu l’extrême efficacité de cette grande entreprise est plus que jamais convaincu du rôle prépondérant que joue le secteur privé dans la lutte contre la pauvreté. Et l’Union Européenne est prête à appuyer ce processus.
R.Edmond.