Les amoureux de jazz et les amateurs de bonne musique ont été particulièrement gâtés le week-end dernier. Pour ceux qui n’ont pu être du rendez-vous, le festival continue la semaine prochaine.
Le week-end de toutes les découvertes ! Jazzeux initié ou mélomane profane, tout le monde a eu sa dose de sensations et d’émotions. Entre l’incroyable performance du saxophoniste français Guillaume Perret à l’Institut Français de Madagascar vendredi et à Antsahamanitra samedi dernier, l’improbable, mais excellente collaboration du duo Kaylene Peoples- Bunny Brunel avec les musiciens malgaches, la redécouverte des Rabeson… les amoureux de jazz ont été plus que gâtés.
Atypique. Madajazzcar, ce sont des concerts, des partages, mais également et surtout des découvertes. En 27 ans d’existence, le festival réserve effectivement toujours des surprises. Et celui-là en était une, très belle. Armé de son instrument de prédilection : le saxophone, Guillaume Perret a donné une prestation à en perdre son latin. Il réinvente le jazz. Un jazz qui se mélange savamment avec du funk, du rock… une déflagration qui emporte tout ! Une fusion résolument électrique et contemporaine, à l’image des nombreuses « machines » utilisées par le Français. Brûte, hybride, envoûtante… sa musique nous transporte dans un tout autre monde. Le public, en tout cas, a été « électrifié ». La chanteuse et flûtiste Kaylene Peoples, accompagnée du bassiste Bunny Brunnel et entourée de jeunes et excellents musiciens malgaches, notamment Sanda Ranaivoson à la guitare, Bolo Rakoto David à la batterie et Njaka Rakotonirainy au clavier, n’a pas déçu. On s’attendait à de l’inédit. Avec sa bande, elle a été tout simplement époustouflante. Accompagnant le Norvégien Håkon Storm-Mathisen, tantôt à la « valiha », tantôt aux percussions, Volahasiniaina Linda, avec ses autres complices de scène : Lova Bil et Tonny Mahefa Razafiarison, malgré sa modestie, a prouvé qu’elle était une grande musicienne qui n’a rien à envier aux autres artistes internationaux.
Redécouvertes. Madajazzcar, c’est également l’occasion de retrouver et de redécouvrir ces artistes qui se sont fait discrets ces dernières années, qui ont autrefois fait leur temps, mais sont restés loin de la scène. Samedi dernier, c’est avec un grand plaisir que les centaines de spectateurs d’Antsahamanitra retrouvent donc sur scène Solo Andrianasolo, ou encore Jeanot Rabeson. En quartet, l’un et l’autre ont prouvé qu’ils ont plus d’un tour dans leur sac. Fanaiky ainsi que le groupe Iz’avy ont eux aussi donné une prestation digne de ce nom. Andy Razafindrazaka, du haut de ses 9 ans, n’a pas démérité. Derrière sa batterie qui semblait trop grande pour lui, le benjamin de cette 27e édition a prouvé que le talent n’attend pas le nombre des années. Maniant sa baguette comme un vrai professionnel, le petit garçon a transporté le public dans son monde et a revisité les standards d’une manière surprenante. Pour ceux qui, jusqu’à présent, n’ont pu assister à aucun concert… ce n’est pas encore terminé. Madajazzcar, c’est pendant deux semaines et donc, jusqu’au 14 octobre pour cette 27e édition.
Mahetsaka
