C’est malheureux d’entendre qu’actuellement, en cette période où l’Etat s’efforce de jouer la transparence et de lutter contre la corruption de tout genre, on attend encore des gens lotis d’une certaine autorité qui s’amusent à exploiter l’ignorance de leurs compatriotes à leurs intérêts personnels. Le pire est de constater que cela aurait été commis en profitant le malheur des autres. Tel est le cas de cet éleveur de bovidés et catéchiste de l’Eglise FJKM résidant dans la commune de Marokoro, district de Maevatanàna, région Betsiboka. Cet individu est venu à notre rédaction pour interroger si la vaccination de bœufs, qui devient obligatoire, est-il un fisc ou tout simplement pour surveiller la santé des animaux ? Il a posé cette question pour demander une explication sur ce qu’un agent de la santé animale de sa commune lui a imposé quand il a pris la décision de vendre une partie de son troupeau. Son problème avec cet aide-vétérinaire de la localité s’est produit quand celui-ci lui a interdit de vendre ses bétails car ceux-ci ne sont pas vaccinés depuis l’année 2018. En réalité, la possession de certificats de vaccination de bovidés est l’une des conditions exigées sur les marchés des animaux, et cela prévaut aussi bien au niveau national qu’international qui met en priorité la notion de traçabilité. En admettant qu’il a failli à cette obligation, cet éleveur explique qu’en 2018, il n’a pas pu vacciner ses 133 têtes de bœufs, dont il disposait à l’époque, par ce qu’il avait un gros problème financier. Son enfant était gravement malade et il était obligé de s’en charger pendant des mois. L’année suivante, c’était à son tour de subir le même sort. Il affirme avoir subi des opérations chirurgicales et ayant été sorti de l’hôpital avant de nous rencontrer. C’est pourquoi, il a raté la campagne de vaccination de cette année. En difficulté financière, son dernier recours est de vendre son bétail. Pour ce faire, l’aide-vétérinaire lui a obligé de s’acquitter du montant de la vaccination de ses 130 zébus de l’année 2018 , ainsi que celui des 150 qu’il dispose actuellement. Ce qui est étonnant dans ce cas est d’entendre que cette autorité sanitaire lui a exigé de verser en espèce la valeur de la vaccination pour l’année 2018. Ce qui signifie que l’argent y afférent aurait été empoché par cet aide-vétérinaire. En réclamant cette somme, celui-ci aurait dit qu’il en a besoin parce qu’il s’est porté candidat aux communales dans la localité.
Extorsion de fonds. Le cas de cet éleveur serait une occasion pour apporter une explication sur la législation en vigueur en matière d’élevage et vente de zébus dans ce pays. Interrogé sur ce cas, le Commandant de la Circonscription interrégionale de la Gendarmerie nationale de Mahajanga, a tenu à préciser qu’il n’est pas légal de réclamer de l’argent à ce catéchiste pour son manquement à la vaccination en 2018. Etant donné que son troupeau était en bonne santé. Ce qui signifie qu’il suffit pour lui de faire vacciner ses zébus de cette année pour pouvoir les vendre. En effet, il est libre d’emporter ses animaux au marché si ces derniers remplissent les conditions requises par la législation en vigueur pour la vente et circulation des zébus. Ces dernières qui exigent que chaque zébu doit être muni d’une fiche individuelle de Bovidé dans laquelle, l’identité de l’animal est décrite. La mise en place de cette pièce vise à pouvoir retracer le parcours de l’animal depuis sa naissance ainsi que son état de santé. La question se pose alors sur ce que cet agent de la santé animal a fait. S’agit-il d’une extorsion de fonds pure et simple ? L’éleveur qui se déclare victime a-t-il le droit de porter plainte contre cet individu ?
T.M.