
Entre 1990 et 2009, la ville a été une pépinière d’artistes. De Max exception à Mima en passant par Shao Boana, les artistes majungais ont été des références pour les jeunes Malgaches. Cependant, ils ont connu un déclin au début de l’année 2010. Depuis, la région Boeny n’est plus le centre de la musique urbaine de Madagascar. Les artistes vieillissent, il manque de la relève.
En 2020, l’actualité de la musique urbaine malgache a été marquée par une multitude de single. Les 30 % de ces morceaux sortent de la région Boeny, notamment Mahajanga. Après quelques années de silence dû au vieillissement des artistes aînés, la jeune génération s’est éveillée et prend le relais. Cette ascension est également due au progrès technologique et à l’initiative des jeunes comme Nathan gabri de créer une « petite industrie musicale », le Tents record.
La Famille avec sa voix grave. S’il y a un autre artiste emblématique de la scène ragga-dancehall c’est La famille. Originaire de la ville des fleurs, il est passionné des sonorités jamaïcaines depuis son adolescence. La Famille est désormais une nouvelle star dans son quartier. En 2019, il a contribué à la déferlante d’hip-hop alternatif. L’année dernière, La Famille sort Andro manorana, un succès éclair qui ne faiblit pas. Sa voix et ses paroles ont séduit les jeunes Majungais. La thématique de ce morceau est l’amour que porte un ghettoman dans son cœur. « Ce titre a été bien inspiré. La famille a imagé son texte. Il sait attirer l’attention des jeunes », a expliqué Bakary, un de ses followers.
Général Degree avec son « Vady vao ». « Lui, c’est le maître », affirme un de ses convaincus Babavôla. Général Degree, a connu une montée en flèche depuis le début de 2020 avec son morceau Vady vao. Certes, il avait déjà réalisé des featuring avec différentes artistes, mais il a été éclipsé par des artistes « middle ». Dorénavant, Degree marque son territoire. À présent, l’artiste est l’un des représentants de la scène dance-hall de Mahajanga.
Il commence à gratter ses premiers textes à 16 ans. Inspirée par les artistes Jamaïcains et Américains, la moitié de ses paroles sont en créole-anglais mélangés avec du malgache. « C’est ce qui fait son originalité », a ajouté son inconditionnel. Général Degree est l’un des artistes majungais les plus connus dans le triangle Nord.
Le talentueux Selek’Stone . Sa voix résonne aussi dans la région du triangle du Nord. Majunga, Diégo jusqu’au cap Masoala, Selek’Stone a fait de ces régions son fief. Les jeunes habitants dans ces contrées hochent la tête en l’écoutant toaster. Selek les extase avec ses propos directs et pleins de techniques vocales. Ses morceaux comportent les basses et les rythmiques typiques de ce genre de musique actuellement à la mode. Ce jeune homme rappe depuis son jeune âge, il s’est fait remarquer en 2019. Dès lors, il enchaîne des morceaux.
La musique urbaine majungaise est en pleine ébullition, que ce soit le rap, l’afrobeat, ou le fusion, la mutation s’apprête à conquérir la Grande Ile.
Iss Heridiny