
La décision des autorités locales de Mahajanga d’interdire la réunion publique prévue samedi dernier par le député de Mahajanga I, Christian Afakandro, a ravivé les débats sur l’équilibre entre maintien de l’ordre et respect des libertés démocratiques.
La réunion publique que devait organiser le député de Mahajanga I, Christian Afakandro, le samedi 9 août dernier, a été interdite par les autorités locales. L’interdiction de cette réunion publique illustre une tendance récurrente dans la gestion des rassemblements politiques en période sensible. Puisque la manifestation, qui devait prendre la forme d’une cérémonie officielle de remise d’écharpe dans le centre-ville, a été jugée inopportune par la préfecture au regard du contexte actuel. Selon certaines sources, la décision des autorités à Mahajanga visait à préserver un climat de stabilité à l’approche du sommet de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) que le pays accueillera dans quelques jours, à maintenir un environnement serein pour les vacanciers nombreux à Mahajanga en cette saison, et à concentrer la mobilisation des forces de sécurité sur le maintien de l’ordre public.
Le parlementaire de l’opposition projetait d’organiser, dans le cadre d’une cérémonie de remise officielle de son écharpe, un meeting politique pour lequel les ténors de l’opposition étaient disposés à faire le déplacement. Sa demande d’autorisation auprès de la préfecture ayant été rejetée, l’événement a été interdit. Le jour prévu, des éléments des forces de l’ordre ont encerclé son domicile, empêchant ainsi toute entrée et sortie. Ce type de dispositif n’est pas inédit. En janvier dernier, l’opposant Roland Ratsiraka avait connu une situation similaire à Toamasina, et en avril, à Toliara, le domicile de Siteny Randrianasoloniaiko avait également été quadrillé après l’interdiction d’une manifestation de l’opposition.
Intimidation
L’affaire intervient à moins d’une semaine d’un rendez-vous diplomatique majeur. Le Sommet de la SADC, qui réunit les chefs d’État et de gouvernement des pays membres, représente pour Madagascar une vitrine internationale, d’autant plus que le pays assure actuellement la présidence de l’organisation. Réagissant à l’incident de Mahajanga, Siteny Randrianasoloniaiko, chef de l’opposition à l’Assemblée nationale, a dénoncé « une intimidation et une obstruction sur la voie publique ». Selon lui, « cette situation constitue de manière manifeste une pression politique et un recours aux forces armées contre un élu du peuple ». Il a qualifié les faits d’« atteinte aux droits fondamentaux » et de « violation de la Constitution, qui garantit le droit de se réunir pacifiquement ». Il a également évoqué « une atteinte à la dignité d’un élu » ainsi qu’« au droit du peuple de rencontrer et d’échanger avec ses représentants ».
Rija R.
À la lecture du récit, d’ autres manifestations de la même veine ont connu auparavant un pareil système de traitement. Le fait de vouloir remettre le couvert pour se mettre de nouveau à table pour servir le même menu risque de connaître le même tempo. Aussi , y aura-t-il une tendance à y voir une quelconque manipulation ? Faisant de l’objet de la manifestation un prétexte, un accessoire et un motif non essentiel.
Néanmoins, sans chercher à polémiquer ni à politiquer, il y a lieu de souligner que de la mauvaise sinon de la nocive pédagogie est sous-tendue par une pratique contre éducative d’ étouffement. Une méthode restrictive abêtissante sur bien des plans.
Donner du pouvoir élastique à des factotums risque de voir le même pouvoir voltiger en électron libre à tout moment.
La sagesse malagasy de rappeler: » ny ahiahy,tsy ihavanana « .