
Prévue hier à 10 h, la séance plénière sur la présentation du rapport de la Commission spéciale sur la mise en accusation devant la Haute Cour de Justice (HCJ) a été renvoyée à une date ultérieure.
Contrepartie. Le fait que la Commission n’a pas encore bouclé ses travaux, était le motif avancé du report de la présentation qui aurait dû être suivie de la délibération de l’Assemblée nationale. En réalité, les députés IRD se sont rendus au Palais de Mahazoarivo pour une rencontre prévue à 15 h avec le Premier ministre Ntsay Christian. Les élus de l’opposition n’étaient pas du déplacement. « On n’était pas convié. De toute façon, on n’y serait pas allé », lâche un député TIM. Avant d’ajouter que « le vote de la Loi de Finances 2021 prévu vendredi prochain était sans doute à l’ordre du jour de la rencontre ». L’élu pro-Ravalomanana croit tout simplement que « les députés pro-régime ont inévitablement réitéré leurs revendications par rapport à leurs avantages, en contrepartie de l’adoption du texte ».
Chantage. Dans les rangs de l’IRD, on rapporte qu’ « il était question du face-à-face entre le gouvernement et les députés prévu le 1erdécembre mais reporté au lendemain des sénatoriales ». Soit une semaine avant la clôture de la session parlementaire qui aura lieu le 18 décembre. « Bon nombre de ministres sont en déplacement dans le cadre de la lutte contre le kere », explique une députée IRD. En faisant remarquer dans la foulée qu’ « il y aura une plus grande stabilité politique au lendemain du scrutin du 11 décembre ». Une manière de laisser entendre que l’IRD fera main basse sur la majorité des 12 sièges de la Chambre haute. Comme c’est déjà le cas au niveau de l’Hémicycle de Tsimbazaza où ils ont certainement pesé de tout leur poids lors de la récente collecte de signatures dont l’objectif était de faire pression sur le ministre de l’Economie et des Finances qui a d’ailleurs participé à la rencontre d’hier à Mahazoarivo. Reste à attendre si le nombre de députés qui vont voter la Loi de Finances 2021 va dépasser les 109 signatures collectées. Plus que les deux tiers requis pour le vote d’une motion de censure. Une possible monnaie d’échange quoique le Premier ministre ne soit pas du genre à céder à ce genre de chantage ou de marchandage de la part des« Olomboa…fidy ».
R. O