Sommet des cinq ! Le souhait de ceux qui l’ont réclamé ou rêvé se réalise. Ils sont venus, ils sont tous là ! Le Pr Zafy Albert, l’Amiral Didier Ratsiraka, Marc Ravalomanana, Andry Rajoelina et Hery Rajaonarimampianina. Ils sont tous un peu amaigris. Le poids de l’âge pour les uns, des responsabilités pour les autres. Les quatre chefs d’église du FFKM, à l’origine de l’organisation de cette réunion au sommet à huis clos, les ont accueilli sur le perron de l’hôtel cinq étoiles du CC Ivato. Les heures ont passé. Une à une, inlassablement, sans qu’aucun des participants ne soit sorti de la salle de réunion. Que peut-on bien discuter aussi longtemps ? Quel programme le FFKM a-t-il prévu ? Motus et suspens total pendant dix heures, jusqu’à ce que le FFKM lise son communiqué. Le résultat du « conclave» est plutôt maigre sans pour autant affirmer que la montagne a accouché d’une souris. Le président de la République est d’accord pour libérer les prisonniers politiques avant la fin de l’année. Il se penchera sur le cas Marc Ravalomanana qui doit affronter la justice. Le FFKM prévoit la prochaine réunion pour le 13 janvier prochain.
Maigre résultat
On sait néanmoins que les chefs d’Eglise suivent une démarche avec des étapes précises pour atteindre l’objectif de réconciliation nationale. Repentance! C’est normalement par là que chacun de nos dirigeants doit commencer. L’étape du «repentir». Indispensable car l’objectif est de regretter sincèrement ses actions blâmables et de se tourner vers Dieu pour purifier son âme. Dieu est lumière, il n’y a point en lui de ténèbres. Inutile donc de poser la question : qui n’a pas fait des actions blâmables ? Qui n‘a pas péché ? Messieurs les Chefs d’Etat, avouez vos péchés car seul le repentir peut vous en délivrer ! Sans la sincérité, il vous sera bien difficile d’aller à la seconde étape, celle du « Mea culpa». Il vous faudra reconnaître vos torts et vos erreurs et demander pardon. Troisième épreuve incontournable, la «vérité». C’est le plus dur car la diversité des interprétations favorise les controverses. Le FFKM ne reconnaît-il que la vérité ou les vérités ? Le but ultime de la réunion reste la «réconciliation». L’espoir de tout un peuple est de voir réconciliés les anciens présidents de la République, le président de la Transition et le président de la République en exercice. Ils ont rétabli l’amitié ou dirons-nous, le «fihavanana». Si les différends sont résolus, si les relations sont restaurées, la réconciliation est un succès. Mais nous n’en sommes pas encore là. Devant les caméras, les visages sont graves et fatigués. La sérénité n’est pas au rendez-vous. La tension est perceptible, moins chez les membres du FFKM mais surtout chez les présidents.
Zo Rakotoseheno