Malgré les efforts de l’Etat, les conditions d’incarcération de la prison de haute sécurité de Tsiafahy sont telles que les détenus deviennent vulnérables à l’épidémie de tuberculose.
Comme tous les autres établissements pénitentiaires dans le pays, la maison de force de Tsiafahy non plus, n’est pas épargnée par le problème de surpopulation. L’on sait qu’actuellement, celle-ci contient quasiment le double de sa capacité d’accueil. Concrètement, 696 détenus y sont incarcérés. Alors que normalement, elle ne devrait accueillir que 310 prisonniers au maximum, selon Claude Marcel Randrianaina, directeur de l’établissement. «A l’heure actuelle, seulement 25 % d’entre eux n’ont pas été encore jugés. C’est surtout grâce aux efforts menés par le ministère de la Justice et garde des Sceaux», poursuit-il. Mais visiblement, cela ne dénoue pas pour autant le problème de surpopulation. Et c’est un problème qui en crée d’autres, notamment la malnutrition, l’apparition de maladie épidémique, comme la tuberculose. Les prisonniers deviennent vulnérables, surtout en matière de santé, à cause de leurs conditions d’incarcération quasi inadaptées. Qui plus est, le premier responsable de l’établissement n’a pas nié le fait que la tuberculose existe dans cette maison de force. «Cette maladie a dû être causée par l’endroit trop étroit, mais également par la malnutrition, et la pollution engendrée par certains prisonniers qui s’obstinent à fumer dans l’enceinte», reconnaît-il. Pour toutes ces raisons, il n’a pas manqué d’évoquer le grand besoin d’extension de l’établissement, mais également, le rajout d’autres agents pénitentiaires, pour renforcer ceux qui sont déjà en place.
Un zébu. En effet, le Comité International de la Croix-Rouge (CICR), par le biais de son bureau à Madagascar, a offert hier, un zébu entier à ces détenus de la prison de haute sécurité de Tsiafahy, à la veille des fêtes de fin d’année. Ce, rien que pour leur permettre, à eux aussi, de passer une fête pleine de joies. L’animal a été dépecé et cuit sur place, puis, immédiatement distribué aux prisonniers. Sans oublier les savons qui ont été également offerts. Une occasion pour Romaric Ferraro, délégué du CICR de dire : «Notre entité a mis en place un programme de lutte contre la malnutrition en collaboration avec le ministère de la Justice, surtout dans le but de réduire la mortalité liée au problème de malnutrition». A noter que cette entité internationale de la Croix-Rouge a été présente à Madagascar depuis une vingtaine d’années. Son travail porte généralement sur les lieux de détention. Cette année, le CICR a pu visiter plus de 13 500 détenus, et effectuer divers travaux de rénovation et de réhabilitation dans les établissements pénitenciers, sans oublier les suivis individuels de certains prisonniers, et le maintien des liens pouvant exister entre les détenus et leurs familles ou proches.
Arnaud R.
