
Une fois de plus, la Commune Urbaine d’Antananarivo est confrontée à un « contradicteur » qui mène une campagne de désinformation. Il s’agit du propriétaire de la maison sise en-dessus du tunnel d’Ambanidia, réputée pour son risque d’affaissement.
Manœuvres dolosives. La CUA a procédé vendredi dernier à la démolition « avortée » de ladite maison. Considérant le sursis à exécution déposé par le propriétaire auprès de la juridiction administrative compétente, cette démolition a été interrompue. A titre de rappel, en juillet 2016, ce même proprio a demandé une prescription d’urbanisme auprès du SRAT (Service Régional de l’Aménagement du Territoire) et l’a remise à la commune. Pourtant, d’après les dispositions y afférentes, le terrain serait « impropre à la construction » et donc, la CUA n’a délivré aucun permis de construire. De surcroît, « lors de l’opération dite « permis de construire » en octobre 2016 organisée par la commune, le propriétaire a demandé une autorisation de réparation et non un permis de construire », explique le Directeur de l’urbanisme et du développement auprès de la CUA, Edison Razafintsihoarana.
Précipitation. Et le DUD de la CUA de continuer ses explications : « Une note ministérielle met, par ailleurs, l’accent sur l’interdiction de construire sur ce lieu. C’est la raison pour laquelle la CUA n’a donné aucun permis. D’ailleurs, nous avons été interpellés par le ministère de l’Aménagement du Territoire ». Mais paraît-il que le propriétaire mène une grande campagne de désinformation en avançant, entre autres, que « plus de 600 millions de fmg ont été investis pour la construction de la maison et que cette dernière se trouve à 40m du tunnel et non sur celui-ci ». Pourtant, un avertissement a été lancé plus tôt par la commune urbaine d’Antananarivo pour démolition des travaux. Mais, poursuit le DUD, « le propriétaire s’est précipité d’achever les travaux en travaillant jours et nuits bien qu’il ait accepté de procéder à cette démolition ». En même temps, l’intéressé a déposé un sursis à exécution de l’avertissement auprès du tribunal administratif d’Antananarivo qui ne l’a pas accordé.
En attente. Sur la base de ce sursis à exécution refusé par le tribunal administratif d’Antananarivo, la CUA a sorti un arrêté pour démolition des travaux qui a été effectuée vendredi dernier. « Mais le propriétaire, par le biais de son avocat, a déposé un autre sursis à exécution de l’arrêté municipal expliquant la suspension de l’opération », précise Edison Razafintsihoarana. Sur le plan juridique, un sursis à exécution ne peut être accordé, entre autres, que si les arguments formulés par le demandeur sont plausibles. Reste à savoir si la juridiction administrative restera fidèle sur sa première position ou si elle fera volte-face. « Il ne faut pas oublier que tous les permis de construire sont suspendus sur cette zone à cause du risque d’affaissement du tunnel. Par conséquent, la CUA ne devrait pas être déboutée dans la mesure où, outre cet argument, la maison n’a reçu aucun permis de construire », conclut Edison Razafintsihoarana. Affaire à suivre.
Aina Bovel