Fidèle à ses principes, le GEN se pose de nombreuses questions à propos de l’actuelle CENI.
Les membres du Groupe des Experts Nationaux (GEN) ont-ils décidé de tourner le dos au président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ? C’est la question que se posent les observateurs par rapport au communiqué publié hier par cette association membre de la Société civile. En effet, les Madeleine Ramaholimiaso, Bruno Rakotoarison, Charles Rakotonirina, Hasina Rakotoson et Cocken Razafiarison interpellent la structure indépendante en charge de l’organisation et de la gestion des opérations électorales par rapport aux imperfections engendrées par les préparatifs des élections sénatoriales du 29 décembre prochain. Membre actif au sein du GEN avant sa nomination à la CENI, le président de cette Institution, Maître Hery Rakotomanana est désormais désavoué par ses anciens « compagnons de lutte ». Certainement à cause du fait que depuis sa nomination, le président de la CENI a complètement oublié les raisons de son « combat » lorsqu’il était encore membre de la Société civile. Fidèle à ses principes, le GEN se pose de nombreuses questions à propos de la CENI. « Que peut-on attendre de cette structure ? Osera-t-elle se lever pour défendre son indépendance ou bien, restera-t-elle fidèle à ses habitudes tout en suivant hasardeusement les ordres émanant du pouvoir central ? Bon nombre d’observateurs expriment leur inquiétude face aux élections sénatoriales du 29 décembre, par rapport notamment aux menaces et intimidations sous différentes formes subies par les grands électeurs, est-ce que la CENI va servir les intérêts d’une minorité ou songera-t-elle aux intérêts supérieurs des Malgaches » ? Autant de questions qui restent pour le moment sans réponse. En quelque sorte, le GEN soupçonne la nouvelle CENI d’être à la merci du régime HVM.
Empiètement de compétences. Comme de nombreux autres membres de la Société civile et des acteurs politiques, les Experts nationaux ont également émis des réserves concernant la décision de la commission électorale d’instaurer un bureau de vote au niveau de chaque commune. Une décision qui risquerait d’influencer le choix des grands électeurs. Dans son communiqué, le GEN interpelle les autorités par rapport au fait que jusqu’ici, aucune passation de service en bonne et due forme n’a eu lieu entre l’ancienne Commission Electorale Nationale Indépendante de la Transition (CENIT) et l’actuelle CENI dirigée par Maître Hery Rakotomanana. L’association dénonce également l’empiètement de compétences entre la CENI et le Ministère de l’Intérieur. Les Experts nationaux se disent également consternés par le fait que le budget de l’organe en charge de l’organisation des élections ne soit pas inscrit dans la loi de Finances 2016 récemment votée au niveau de l’Assemblée nationale. « Est-ce pour confirmer que la CENI n’aura rien à faire en 2016 » ?
Propositions. Pour éviter une nouvelle crise institutionnelle et une instabilité politique, le GEN réclame une CENI véritablement indépendante, neutre et professionnelle. La cessation immédiate des pressions et des intimidations contre les grands électeurs et la publication rapide des résultats du scrutin au niveau de chaque bureau de vote sont également sollicitées. Comme solution, les Experts nationaux proposent entre autres, l’amélioration du service de communication au niveau de la CENI, l’utilisation de carte d’identité électronique lors des prochaines élections, la refonte dès maintenant de la liste électorale et l’utilisation d’un logiciel spécial pour la manipulation des résultats.
Davis R
