
Le processus de réconciliation nationale est en marche notamment après la promulgation de la nouvelle loi y afférente. D’ailleurs, une rencontre entre la communauté internationale et le comité d’experts qui a élaboré cette loi a eu lieu lundi dernier par rapport à l’évolution du processus actuellement. Pour l’occasion, Maka Alphonse, membre dudit comité, a accepté de nous accorder une interview.
M.M : Une rencontre a eu lieu hier (ndlr : lundi) entre le comité d’experts du FFM et la communauté internationale, quels en sont les points focaux ?
Maka Alphonse : La loi n°2016-037 a été promulguée par le président de la République le 2 février dernier après l’avis de la Haute Cour Constitutionnelle. La prochaine étape sera la publication d’un décret pour la création du comité de sélection et la nomination de ses membres. Et la communauté internationale voulait se mettre au courant du contenu de la nouvelle loi sur la réconciliation nationale et ce, sous l’égide de l’Union Africaine et du Groupe de Soutien International de Madagascar.
M.M : A l’issue, y a-t-il eu une résolution ?
Maka Alphonse : Il n’y a eu aucune résolution. C’est la communauté internationale qui nous a convoqués, nous membres du comité d’experts. Elle voulait connaître la teneur du texte mais surtout si cette loi comporte des dispositions permettant d’exclure des candidats pour les prochaines élections présidentielles. Nous avons répondu qu’il n’y a aucun article qui prévoit l’exclusion de personne. Tout au contraire, ce texte met en avant l’apaisement et facilitera la candidature de tous les candidats.
M.M : La rencontre avec la communauté internationale concernant la réconciliation malgache ne risquerait-elle pas de ternir le processus qui devrait se passer entre les Malgaches ?
Maka Alphonse : En premier lieu, ce sont nos partenaires techniques et financiers. A titre d’exemples, nous allons organiser des élections, nous faisons appel au « Basket Fund » du Pnud. Comment vont-ils les financer surtout si elles vont donner lieu à des problèmes ? D’après leurs affirmations, la connaissance de la loi sur la réconciliation nationale et la rencontre d’hier (ndlr : lundi) leur ont permis d’ouvrir les yeux. En quelque sorte, nous avons apporté quelques éclaircissements par rapport à la situation car il faut rappeler qu’il y a beaucoup de ouï-dire et de rumeurs qui tournent autour du sujet. En second lieu, il n’y a aucun risque d’immixtion de la part de la communauté internationale dans la mesure où la loi est d’ores et déjà promulguée. D’ailleurs, nous avons mis en exergue hier (ndlr : lundi) que c’est un processus malgacho-malgache tenant compte de la culture malgache. Donc, tout au contraire, c’est nous qui gagnerons beaucoup de cette rencontre.
Propos recueillis par Aina Bovel