A l’échelle mondiale, la pollution atmosphérique est responsable de 7 millions de décès. A Madagascar, plus d’un décès sur cinq serait causé par une exposition à la pollution.
« A Madagascar, comme dans le monde, la pollution de l’air devient une menace de plus en plus grande pour la santé de la population ». Pour le cas de la ville des mille, en particulier, « la surveillance continue et en temps réel de la qualité de l’air depuis septembre 2020 a montré que pendant les quatre derniers mois, la ville d’Antananarivo a connu plusieurs épisodes de pollution successifs ». Ainsi, selon les résultats de cette surveillance continue, les pics de pollution seraient survenus « entre mi-octobre et mi-novembre, avec des taux de pollution journaliers allant jusqu’à 190 μg/m³», soit 7,6 fois supérieur au seuil recommandé par l’OMS qui est de 25 μg/m³. Une situation qui cause d’importants impacts sur la santé publique, en particulier sur la santé des enfants. « Une réalité bien cachée » et dont les conséquences sont les maladies respiratoires, le retard de croissance, les naissances prématurées, la malnutrition et des maladies telles que le cancer. La perturbation du développement de l’enfant est également une conséquence néfaste de la pollution de l’air. Cette dernière pouvant être attribuée à l’air ambiant mais surtout être assimilée à une pollution intérieure causée par l’utilisation de poêles à charbon.
Surveillance. Pour pallier cette problématique, une série de mesures visant à renforcer les efforts de surveillance de la qualité de l’air vont être initiées par plusieurs acteurs, à savoir l’Unicef, le ministère des Transports, du Tourisme et de la Météorologie à travers la Direction générale de la Météorologie, le ministère de l’Environnement et du Développement durable à travers la Direction de la gestion des Pollutions, des Déchets et de l’Intégration de la dimension environnementale, le ministère de la Santé publique à travers le Service de santé et environnement et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à travers l’Institut national des sciences et techniques nucléaires et le Centre national de recherches sur l’environnement. Lesdites mesures prévoient la mise en place d’un réseau de station, la sensibilisation ou encore l’adoption de mesures durables. Outre les mesures, des séances de concertation entre les secteurs concernés devraient accoucher d’un plan de gestion durable de la pollution de l’air à Madagascar.
José Belalahy