Bon nombre d’observateurs estiment que ces mesures vont renforcer la division et provoquer des malaises au sein de la Grande muette.
« De quoi ce régime a-t-il peur » ? C’est la question que se posent les observateurs en constatant les différentes mesures prises ces derniers temps au niveau de la Hiérarchie militaire. En effet, après avoir convoqué les gardes du corps de l’ancien président de la Transition, Andry Rajoelina à rejoindre leur camp d’origine, les Chefs militaires ont décidé de prendre une sanction beaucoup plus sévère à l’encontre cette fois-ci des Officiers supérieurs proches de l’ancien homme fort du pays. De sources proches des Forces armées, deux hauts gradés de l’Armée ayant servi aux côtés du leader du TGV sont désormais frappés par une interdiction d’entrer dans les casernes. Il s’agit du Colonel Fidy Rafaliarison, aide de camp d’Andry Rajoelina et du Colonel Sondrota, Chef de Corps de la Garde présidentielle à Iavoloha durant la période transitoire. La décision aurait été prise vendredi dernier. Pourtant, jusqu’ici, les deux Officiers supérieurs n’ont pas été notifiés officiellement. Ils auraient simplement été averti par téléphone par leurs supérieurs hiérarchiques. Pourtant, joint au téléphone hier, un Général à la retraite a expliqué que « pour les militaires, ce genre de décision doit-être confirmé par une lettre officielle émanant de l’Etat-major ». Pour l’heure, le motif exact de cette interdiction de caserne contre deux Officiers toujours en service reste un mystère. L’on se demande si cette décision est liée aux rumeurs sur un éventuel coup d’Etat militaire qui ont circulé depuis quelques temps. D’autant plus qu’hier, l’on a également appris que la Hiérarchie militaire interdit à tous les militaires, tous grades confondus, de communiquer avec le Colonel Fidy Rafaliarison et le Colonel Sondrota.
« Démagogie ». Décidément, les actuels hauts responsables des Forces de l’ordre ont décidé de déclarer la guerre aux militaires pro-Rajoelina. En effet, nos sources ont aussi laissé entendre que des mesures particulières ont également été prises à l’encontre des Officiers de la Gendarmerie nationale ayant occupé un poste de Commandement durant la période transitoire. Il serait interdit de communiquer avec l’ancien Commandant de la Gendarmerie Nationale (COMGN), le Général Ravalomanana Richard. En tout cas, ces mesures démontrent que la réconciliation au sein des Forces armées reste pour le moment une « démagogie ». Aucun changement n’a été apporté. Les intimidations et les acharnements restent des pratiques courantes. Faut-il rappeler les poursuites contre le Commandant Andriamaholison et Rakoto Abel en 1975, la mise en résidence surveillée contre les Colonels Coutiti et Rahitso en 1996, les acharnements contre le Gal Boba, le Commandant Botomora et le Col Balbine en 2002, ainsi que l’arrestation en 2009 du Gal Raoelina et des Colonels, Randriamihoatra et Jadifara. Actuellement, il reste encore un peu moins d’une vingtaine de militaires incarcérés à Tsiafahy et à Antanimora. Depuis la semaine dernière, un Colonel à la retraite dénommé Lucien Raymond, un ancien proche collaborateur de l’ancien président Didier Ratsiraka est auditionné à la Section des Recherches criminelles à Fiadanana alors qu’on aurait découvert une caisse à munition vide à son domicile. Quid alors du changement de la méthode de gouvernance et de la pratique politique promis par le président Hery Rajaonarimampianina durant sa campagne électorale ?
Division. Bon nombre d’observateurs estiment que ces mesures vont renforcer la division et provoquer des malaises au sein de la Grande muette. La question est aussi de savoir si cette interdiction d’entrer dans les casernes prise contre les Colonels Fidy Rafaliarison et Sondrota est liée avec le renforcement des mesures de sécurité autour du domicile du président Hery Rajaonarimampianina. Depuis hier, l’on a constaté plusieurs éléments de l’Emmoreg postés devant la station Galana Tsimbazaza, en renfort aux troupes de la Garde présidentielle. A noter aussi que tous les camps sont consignés depuis samedi dernier. Histoire à suivre.
Davis R