Vingt jours après le scrutin du 25 octobre, le public attend avec impatience la promulgation par la Cour Electorale Spéciale des résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle. Les résultats changeront-ils l’ordre du classement provisoire des 33 candidats ? Le Dr Jean Louis Robinson et Hery Rajaonarimampianina seront –ils confirmés pour le second tour ? La Cour Electorale Spéciale découvrira-t-elle des fraudes ? Jusqu’où pourrait-elle surprendre le public dans les décisions prises sur les requêtes reçues ? Les questions alimentent les conversations. Les législatives sont quasiment occultées alors qu’elles se tiendront aussi le 20 décembre, jumelées avec le second tour de la présidentielle.
Malgré la gêne
Mais pourquoi la bataille des présidentielles retient –elle autant l’attention du public ? Elle est considérée comme le chemin pacifique pour sortir de la crise. Le vote des électeurs est sans ambiguïté, du moins dans les villes les plus peuplées. Il met en lumière la volonté de départager les candidats de Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, les deux principaux protagonistes de la crise. Les résultats provisoires du premier tour ont donné les candidats Jean Louis Robinson pour Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina pour Rajoelina en tête de la compétition avec 5% d’écart entre le premier et le second. Malgré la gêne que les deux candidats éprouvent avec l’étiquette qui les assimile à des poulains voire à des marionnettes dans cette course, aux yeux du public, ils ne peuvent dissocier leur image de l’ancien président de la République exilé en Afrique du Sud pour l’un et du président de la Transition en exercice pour l’autre. Non seulement, les soutiens leur ont été affichés publiquement mais les candidats n’ont pas non plus intérêt à s’en défaire sans créer un climat d’incompréhension et de méfiance chez leurs partisans et leurs proches. L’un et l’autre savent que les impacts d’une alliance qui se fracasse sont toujours lourds de conséquence sur les résultats attendus. Jean Louis Robinson s’estime être un indépendant parce qu’il a déposé sa candidature à la présidentielle avant que Marc Ravalomanana ne se prononce pour le soutenir. Hery Rajaonarimampianina de même car ce n’est pas Andry Rajoelina qui l’a proposé comme candidat de remplacement. Mais ces précisions ne suffisent pas pour annuler tout lien avec ceux qui pour le public tirent les ficelles. L’association d’image peut être bénéfique ou pas. Mais elle est en principe la raison qui motivera les électeurs à se rendre aux urnes le 20 décembre. La députation n’est pas prioritaire mais secondaire. Les électeurs ne penseront aux candidats députés que dans l’isoloir devant le bulletin unique. Mais toujours guidés par le souci et le même esprit que pour les présidentielles de départager par leur vote, les deux camps rivaux. Afin d’en finir avec la crise.
Zo Rakotoseheno