
47 % des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition chronique à Madagascar. Les effets en sont irréversibles : retard de croissance et impacts importants dans le développement cognitif de l’enfant.
Une contre-performance. Madagascar se situe au 4è rang mondial pour le retard de croissance. Résultat irréversible de la malnutrition chronique, il touche près de la moitié des enfants de moins de 5 ans. En effet, 47 % de ces enfants souffrent de malnutrition chronique, selon l’analyse de la situation de la mère et de l’enfant (SITAN), de l’UNICEF. Les enfants ruraux sont, cependant plus touchés, avec une prévalence de 49 % en milieu rural contre 39 % en milieu urbain. Toujours selon le SITAN, les hautes terres centrales enregistrent les taux les plus élevés, notamment les régions Haute Matsiatra (65 %), Vakinankaratra (65 %) et Amoron’i Mania (64 %). Ainsi, contrairement à ce que l’on pourrait penser, des régions pourtant réputées pour leurs potentialités agricoles sont durement touchées par le problème : les enfants n’y mangent pas suffisamment à leur faim.
Davantage de filles. Les deux premières années de vie de l’enfant sont cruciales car c’est durant cette période que s’installe le retard de croissance causé par la malnutrition chronique. Près d’un enfant de 0 à 6 mois sur 4 et 58 % des 18 à 23 mois sont concernés. Si l’on considère toutes les tranches d’âge, les garçons sont plus touchés que les filles, respectivement 50 % et 45 %. Bref une multitude de facteurs qui incluent autant l’insuffisance de l’allaitement maternel exclusif que la faible valeur nutritionnelle du lait maternel due à la sous-nutrition de la mère. En effet, la sous-nutrition, touchant le quart des femmes, conduit à un retard de croissance fœtale qui contribue à la malnutrition chronique. L’insécurité alimentaire aggrave davantage la situation.
Ainsi, en dépit de la mise en place, il y a maintenant 10 ans de la politique nationale de nutrition et la création en 2005 de l’Office National de Nutrition (ONN), la malnutrition chronique reste un problème majeur à Madagascar. Le SITAN recommande, afin d’y remédier, une série d’actions spécifiques de nutrition bien coordonnées, intégrant les programmes nutrition avec d’autres secteurs sensibles à la nutrition telle l’eau-assainissement-hygiène.
Hanitra R.