Un atelier d’étude et de formation sur le coût de la faim et de la malnutrition a débuté dans la ville d’Eaux depuis lundi, pour une durée de quatre jours sous l’égide de la Primature. Une étude dirigée par l’Union Africaine (UA), sous la coordination du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD), soutenue également par la Commission des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA), du Programme Alimentaire Mondial (PAM) et de l’UNICEF, tout comme l’ONN et des universitaires nationaux ainsi que divers délégations ministérielles concernées en collaboration avec l’Institut national de la statistique (INSTAT).
Selon Willem Van Milink, représentant du PAM, « l’objectif de ce projet est clair ! Cette étude vise à estimer le coût de la faim et de la malnutrition d’une manière générale à Madagascar. Autrement dit, combien la malnutrition affecte l’économie du pays et compte tenu des actions réalisées dans divers pays d’Afrique. Ce n’est non seulement une question d’éthique, mais c’est un investissement pour le pays. Ce n’est pas du gaspillage mais plutôt un gain économique à long terme.»
1,9 à 16,5 %. Dans le continent africain, les coûts annuels dus à la malnutrition infantile peuvent atteindre 1,9 à 16,5 % du produit intérieur brut. Autrement dit, la malnutrition a un impact cognitif et physique chez l’enfant. Des échecs scolaires ou le retard de croissance, et pire encore, la vulnérabilité aux maladies qui entraînent l’augmentation du taux de mortalité provoquent de lourdes pertes économiques dans un pays dans la mesure où les redoublements scolaires sont fréquents tout comme les problèmes de développement physique, et les maladies chroniques de toutes sortes. Des problèmes qui coûtent très cher à l’enfant d’abord, mais aussi à la famille et surtout au pays tout entier puisqu’une fois que l’enfant victime de la faim ou de la malnutrition atteint l’âge adulte, il n’est guère productif. Ce problème est pris très au sérieux dans plusieurs pays d’Afrique conscients des conséquences de ce fléau socio-économique.
Données statistiques. Tout comme dans les autres pays africains qui ont adhéré au projet, Madagascar se lance à résoudre des problèmes négligés auparavant, mais qui, sans nul doute, aura des impacts directs sur le développement global du pays. D’après le Conseiller spécial du premier ministre, Rakololahy Charles Clément : « L’atelier va nous permettre d’évaluer et de calculer les pertes économiques dues à la malnutrition d’une manière méthodique. Et à partir des données statistiques, démographiques, nutritionnelles, sanitaires et éducatives reçues via les recherches des agents interministériels concernés formés à partir de ce jour jusqu’à jeudi, ici à Antsirabe, nous pourrons estimer, mais surtout, calculer les pertes économiques dues à la malnutrition dans la Grande Ile auparavant, actuellement, mais surtout de prévenir les pertes à venir. Un atelier d’étude et de recherche qui nous permettra de lancer une méthodologie d’approche, pour réduire, voire éradiquer ce fléau socioéconomique. »
Les résultats de cet atelier d’étude et de formation sont attendus d’être présentés à la réunion des donateurs de Madagascar, prévue en novembre 2015 à Paris. A suivre.
BJ. Chirac