Une augmentation de la malnutrition aigüe modérée et de la malnutrition aigüe sévère est signalée pendant le premier trimestre de l’année 2025. La région Androy est particulièrement touchée par la situation.
La tendance est comparable à celle du premier trimestre 2021, juste avant une grave crise humanitaire causée par la pire sécheresse en plus de quarante ans. L’alerte est donnée par l’OCHA, le Bureau des affaires humanitaires des Nations Unies, dans son document d’aperçu humanitaire publié le 19 mai dernier. L’organisme révèle une hausse des cas de malnutrition aiguë modérée et de malnutrition aiguë sévère. Plus de 17 900 enfants ont été admis pour traitement contre la malnutrition sévère, contre 11 700 à la même période en 2024. Se référant aux résultats de l’analyse IPC (Classification intégrée de la sécurité alimentaire) publiés en décembre 2024, l’OCHA alerte sur une dégradation encore plus marquée de la situation nutritionnelle. En effet, l’analyse IPC estimait que, pour la période de septembre 2024 à août 2025, plus de 357 900 enfants âgés de 6 à 59 mois seraient touchés ou à risque de malnutrition aiguë, dont environ 83 400 souffrant potentiellement de MAS (malnutrition aiguë sévère).
Signaux d’alerte
Les régions Androy et Atsimo-Andrefana sont les plus touchées. La sécheresse prolongée d’octobre à décembre 2024 en est la cause principale, selon le Bureau des affaires humanitaires des Nations Unies. À cela s’ajoutent les inondations successives provoquées par le passage du cyclone Honde et de la tempête tropicale sévère Jude. Ces catastrophes ont aggravé la situation en limitant l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, et en perturbant l’acheminement de nourriture et d’aliments thérapeutiques dans plusieurs communes isolées. Elles ont également, et surtout, entraîné d’importantes pertes agricoles et de récoltes.
« On a tout perdu suite aux passages des cyclones Honde et Jude », témoigne Laharavoa, cultivatrice et habitante de la région d’Androy. Avec la baisse des financements due à la suspension de plusieurs programmes nutritionnels, et compte tenu de l’ensemble des facteurs évoqués, la période de soudure risque d’être avancée.
José Belalahy