L’homme d’affaires malgache Mamy Ravatomanga a quitté, hier, le centre hospitalier public Dr A.G. Jeetoo, à Port-Louis, pour être transféré au Vacoas Detention Center. Ce transfert marque un tournant majeur dans la procédure judiciaire à son encontre, puisqu’il se trouve désormais en régime de détention provisoire sous la responsabilité directe de la Financial Crimes Commission (FCC) de Maurice. L’homme d’affaires, qui avait été admis à l’hôpital après un malaise survenu au moment de son audition, a été jugé apte à rejoindre un centre de détention après avis médical. Ce transfert signifie que Mamy Ravatomanga est désormais placé sous la coupe judiciaire directe de la FCC, en attendant la suite de l’enquête sur les transactions financières qui le concernent. Il a néanmoins été transporté dans un autre hôpital dans l’après-midi, probablement pour une consultation par rapport à sa santé. L’institution mauricienne, connue pour sa rigueur dans le traitement des affaires de criminalité financière, entend mener à terme une investigation approfondie sur les avoirs, transferts et réseaux d’intérêts liés à l’homme d’affaires. Daniel Chung Yen, Acting Head of the Financial Crimes Investigation Division, a confirmé que ses équipes travaillent actuellement sur une volumineuse documentation comptant environ 10 000 pages. « Des analyses financières minutieuses sont en cours sur ces documents. Chaque élément est passé au crible afin d’établir la traçabilité des flux et les responsabilités éventuelles », a-t-il déclaré. Tentaculaire. Les documents saisis et en cours d’étude incluent, selon des sources proches du dossier, des relevés bancaires, des contrats commerciaux et des correspondances financières entre plusieurs entités locales et étrangères. L’enquête, qui s’annonce de longue haleine, devrait mobiliser plusieurs divisions spécialisées de la FCC ainsi que des experts internationaux. Ce développement intervient après le rejet par la justice mauricienne de la motion déposée par les avocats de Mamy Ravatomanga, qui réclamaient une remise en liberté sous caution et une prise en charge dans une clinique privée. La Cour a motivé son refus par le risque de fuite, d’ingérence dans l’enquête et de manipulation de preuves. Depuis son interpellation à Maurice, l’affaire Ravatomanga suscite un intérêt médiatique considérable tant sur l’île sœur qu’à Madagascar, où l’homme d’affaires reste une figure incontournable du monde économique et politique. Son avenir judiciaire dépendra désormais des conclusions de la FCC et des décisions de la Cour suprême mauricienne dans les prochaines semaines.
Didi R.


