
Elle fait partie de ces personnes qui portent haut le flambeau malgache à l’étranger. Mamy Sylvie est un être conduit et nourri par ses passions. Des passions qui l’ont toujours menée dans des chemins de découvertes, d’échanges avec comme fil rouge la mode et la couture.
La culture et le sport, ce sont les meilleurs moyens de promouvoir le pays sur la scène internationale. Mamy Sylvie Rambeloson est un exemple concret de la promotion du « Made in Madagascar » en Côte d’Ivoire. Installée au pays de Félix Houphouët-Boigny depuis 2003, elle et sa famille sont bien intégrées. Elle est mariée et mère de deux enfants.
Passionnée par la mode et la création, Sylvie a commencé la couture en 2007. Une passion qu’elle a héritée de sa grand-mère paternelle et de son père. « La haute couture est dans nos veines familiales. J’ai décidé de me lancer dans cette aventure car en dehors du fait d’être une passion, il s’agit de ma seconde activité » a-t-elle fait savoir. Elle a choisi le nom « Kalas » qui signifie les femmes malgaches et leur beauté. « Kala » veut dire femme et j’ai mis un « s » car les femmes ont chacune plusieurs talents. Elle se spécialise dans le « soga » revisité ou toile de jute. Les Malgaches d’antan aimaient s’habiller en « soga » dans toutes les circonstances de la vie, notamment le mariage, la fête de Nouvel An et d’autres cérémonies. « Le ‘soga’ est le tissu qui peut s’adapter à tous les types de peau ». Elle a participé à de nombreux défilés en Côte d’Ivoire, ce dans l’objectif de promouvoir la qualité des produits malgaches.

Experte financière. Sur le plan académique, elle a étudié la science de gestion option Finances et comptabilité à l’Université où elle a obtenu le diplôme de maîtrise. Arrivée à Abidjan, elle a repris ses études en 2005 et a obtenu son magistère 2 option finances. Perfectionniste, elle a intégré le CSI Pole Polytechnique Abidjan en 2009-2010 pour une étude en expertise financière-banque et assurance. Des diplômes et un parcours académique qui l’ont beaucoup aidée dans son environnement professionnel. Spécialisée en finances, elle a occupé plusieurs postes en contrôle de gestion dans plusieurs sociétés à Madagascar et en Côte d’Ivoire, telles qu’ACIPAC, ou SOCOCE. Depuis le début de cette année 2018, elle travaille au sein de « Safplast » en tant que contrôleur de gestion. « Ici les Malgaches sont très bien vus et respectés des employés. Il faut garder cette notoriété » a-t-elle déclaré. Elle se souvient toujours de son unique entretien d’embauche raté en 2000. « L’entreprise Tiko de Ravalomanana a cherché un comptable en 2000 et j’ai postulé à tout juste 20 ans. Il voulait me voir à l’époque par curiosité car dans le profil, la société cherchait une personne de plus de 40 ans, mais, j’avais eu l’audace d’envoyer mon dossier. Je n’ai pas été prise » a-t-elle déclaré.

Entraide et solidarité. C’est .tout ce qui caractérise Mamy Sylvie, en quelque sorte, car c’est dans les échanges avec les autres, tant dans le milieu professionnel que dans l’association qu’elle excelle. En catholique fervente, elle a présidé l’association FIKRIKAMA « Fikambanana Kristianina Katolika Malagasy » en Côte d’Ivoire de 2014 à 2018. Cette année, elle a pris les rênes de l’association MAMCI «Malagasy et Amis de Madagascar en Côte d’Ivoire. Une association qui prône et défend les valeurs et la culture malgache et surtout de renforcer la solidarité et le « fihavanana malagasy ». « On est ici, loin de notre pays, et le fait de se regrouper au sein d’une association est très importante. Nous sommes une seule famille, une grande famille. Comme disait le proverbe malgache « Trano atsimo sy avaratra ka izay tsy mahalena hialofana ” poursuit-elle. L’association travaille de concert avec le consulat dirigé par Khachab Mohammad. Les délégations malgaches qui ont séjourné à Abidjan peuvent en témoigner. Sa philosophie dans la vie est que c’est dans la simplicité qu’on trouve le bonheur. « Peu importe ce que tu as dans la vie, il faut savoir vivre heureux et s’accepter. J’aime aider les autres dans la vie avec le peu que j’ai. C’est bien de donner..».
T.H