
La durée et le nombre de mandat du Président de la République sont au centre des débats sur les réseaux sociaux et dans les salons.
Face au débat sur la constitutionnalité ou pas de son initiative, le président de la République a saisi hier la HCC aux fins de demander l’avis de la cour sur son pouvoir de soumettre directement au peuple le vote d’une loi constitutionnelle par voie référendaire. « On attend l’avis de la HCC avant de rendre public les articles qui feront l’objet d’amendements », a-t-il fait savoir hier, sur le plateau de TVM.
Volonté du peuple. Le chef de l’Etat s’est, entre autres, référé à l’article 5 alinéa 1er de la Constitution qui dispose que « La souveraineté appartient au peuple, source de tout pouvoir, qui l’exerce par ses représentants élus au suffrage universel direct ou indirect, ou par la voie du référendum (…) Et de se baser également sur l’article 55. 5 qui prévoit que « le Président de la République peut, sur toute question importante à caractère national, décider en Conseil des ministres, de recourir directement à la volonté du peuple par voie de référendum ». Dans le souci de respecter l’article 163 alinéa 1er de la loi fondamentale, Andry Rajoelina de signifier que la révision de la Constitution ne vise pas à proroger la durée ou le nombre du mandat présidentiel. Ni à satisfaire ses intérêts personnels. « C’est pour pouvoir concrétiser mes velirano », a-t-il martelé.
TGV du développement. Devant les remarques selon lesquelles, le référendum constitutionnel a été décidé à la va-vite, le Président qui est pour les Travaux à Grande Vitesse (TGV) de répondre que « le développement ne peut pas attendre sous peine de reculer ». L’objectif de l’ « Initiative pour l’Emergence de Madagascar » (IEM) étant justement de « rattraper le retard de développement de Madagascar ». Et d’expliquer que « c’est la raison majeure de la révision de la Constitution qui permettra de remplacer les chefs de Région par des gouverneurs qui piloteront le développement à la base ». Le but étant de faire démarrer en même temps le train ou plutôt le TGV du développement sur tout le territoire. En y réaffectant notamment le budget du Sénat qui sera rayé des cartes des Institutions de l’Etat. « C’est un des « velirano » que j’ai faits durant la campagne électorale », a-t-il rappelé sur la chaîne nationale.
40 milliards Ar. Il, c’est évidemment le président Andry Rajoelina qui a rapporté hier que « la faisabilité technique du jumelage des deux scrutins a été déjà discuté avec la CENI ». De toute façon, a-t-il enchaîné, « ce n’est pas la première fois que des élections seront combinées puisque c’était déjà le cas le 20 décembre 2013 avec le deuxième tour de la présidentielle qui a été combiné avec les législatives ». Et de faire remarquer que « cette fois-ci, ce sera même plus simple car le second scrutin consiste à voter Oui ou Non ». Il n’a pas non plus manqué de signaler que l’organisation de ces élections « 2 en 1 » permettra à l’Etat de faire une économie de l’ordre de « 40 milliards d’ariary ». Une enveloppe qui pourra être affectée au développement, selon le chef de l’Etat qui en reparlera sans doute, dimanche, lors de la présentation de son bilan de 100 jours qui n’est pas …sans réalisation.
R.O