Face à la situation actuelle qui prévaut dans la commune rurale de Mangabe, district de Maevatanàna, le chef de région Betsiboka Herimalala Razafipiera, a tenu à mettre les points sur les « i ». Pour ce faire, il a rappelé l’historique des terrains objets de litige. « La terre appartenait à la Compagnie d’Agriculture et Industrielle de Madagascar, puis vendue au groupe Akisson qui a mis en place la société SOMIA en 1982. Cette société de droit malgache a pratiqué la riziculture jusqu’en 1996. Et entre 1996 et 2004, SOMIA a établi un contrat de location de terrain avec la société SOCTAM qui cultivait du tabac » a-t-il lancé. La société a ensuite « loué le même terrain aux groupes de paysans locaux jusqu’en 2009. Et à la fin du contrat, elle a repris ses terrains en vue de cultiver du black eyes entre 2010 et 2011 ».
Gain de cause. « Mais quatre arrêtés ministériels ont été publiés par le régime de la Transition le 10 décembre 2012 visant à céder les terrains de SOMIA, répartis en quatre lots, au nom de l’Etat dans le but de soutenir les occupants à continuer à les exploiter même si le contrat de location a été déjà expiré. Du coup, la société a porté plainte au niveau du Conseil d’Etat et elle a eu gain de cause car celui-ci a annulé tous ces arrêtés ministériels le 22 décembre 2014. Une telle décision relève du Chef de l’Etat ou sera prise au niveau des Parlements via la publication d’une loi et non pas au niveau d’un ministre, selon le Conseil d’Etat », a précisé Herimalala Razafipiera. C’est pourquoi, le Chef de région accompagné par le Chef de district et des dirigeants de SOMIA sont descendus sur place pour expliquer aux paysans concernés qu’on ne peut pas s’opposer à la décision de la Justice car c’est condamnable. « Cela portera également atteinte à la propriété étant donné que l’entreprise dispose d’un titre foncier légal. Sans le respect de l’Etat de droit, cela pourrait également décourager les investisseurs. Ces terrains n’appartiennent pas du tout aux colons et ne sont pas non plus boudés par les Chinois car les dirigeants de SOMIA sont des nationaux », a-t-il démenti. Par ailleurs, le Chef de région a déclaré qu’il est contre toute « manipulation des élus locaux qui incitent un groupe de personnes à détruire les biens d’autrui et à tuer des gens ».
Recueillis par José Belalahy