Madagascar dispose de 297.940 ha de mangroves. Elles constituent 2% des mangroves dans le monde selon les données de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) datant de 2007, et classées deuxièmes dans l’Océan Indien occidental. Malheureusement, 20% d’entre elles ont disparu depuis 1990 à cause des pressions qu’elles subissent, notamment l’ensablement – dû à l’érosion, elle-même causée par la déforestation – mais également diverses autres formes de pressions telles que les impacts du changement climatique dont les phénomènes météorologiques extrêmes. Les activités humaines sont, toutefois, étroitement liées à la diminution de la superficie des mangroves.
Valeurs écologique et économique. Les mangroves, forêts littorales tropicales constituées principalement de palétuviers, se développent notamment dans les vases d’estuaires et les lagunes. Cet écosystème très particulier forme une architecture végétale unique. Les mangroves jouent des rôles écologiques essentiels car elles servent de refuges, de dortoirs, de nidification, de berceau pour plusieurs espèces animales. En marge de leur valeur écologique, les mangroves représentent également une valeur économique importante pour ce qu’elles contiennent : des espèces faunistiques et floristiques ayant des valeurs économiques non négligeables. Pour ne citer que les miels des mangroves, uniques et très recherchés dans le secteur pharmaceutique et cosmétique. De même, les crabes et crustacés des mangroves figurent parmi les ressources halieutiques, sources de devises. Par ailleurs, par le paysage qu’elles offrent et la biodiversité qu’elles abritent, les mangroves constituent un attrait touristique exceptionnel, souligne Conservation International dans un numéro de ses bulletins d’information, citant les mangroves d’Ambodivahibe qui illustrent la richesse en biodiversité des mangroves avec les huit espèces de palétuviers sur les neuf existantes à Madagascar. En somme, les mangroves sont des patrimoines naturels à préserver et à protéger. Les études menées sur cet écosystème permettent d’avancer que les mangroves disposent d’une faculté de régénération naturelle remarquable. Ce qui facilite de manière non négligeable la restauration, en cas de dégradation, en respectant, toutefois, quelques règles, notamment le choix des essences à utiliser.
Hanitra R.
Source : Songadina n°32, Conservation International – Madagascar