L’état des lieux des mangroves à Madagascar est alarmant. En effet, entre la période de 1995 à 2018, une perte de l’ordre de 13% de cet écosystème forestier est observée. Le ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Alexandre Georget, l’a évoqué lors de la signature de l’acte de l’atelier national sur les mangroves de Madagascar hier, à l’hôtel Carlton. C’est dû notamment aux activités de production de charbon, de coupes illicites des bois pour la construction et à la conversion des forêts de mangroves en parcelles de culture. Cependant, les mangroves jouent à la fois un rôle de production de bois, de miel, de soie sauvage, de protection contre l’érosion et les aléas climatiques et de régulation en matière de séquestration de carbone.
Baisse de 50% des captures. « C’est également un zone d’habitat et de nurseries des diverses espèces halieutiques comme les crabes et les crevettes. Et la dégradation de ces mangroves entraîne une baisse de capture de ces produits de pêche atteignant jusqu’à 50% pour la pêche crevettière », a soulevé le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Ranarivelo Lucien. Face à cette situation, les deux ministres concernés ont procédé à la signature d’un acte marquant leur engagement commun sur la gouvernance et la gestion durable des mangroves, et ce, avec l’appui de l’USAID Hay Tao. « Les mangroves de Madagascar représentent 2% des mangroves mondiales. Elles permettent entre autres d’atténuer les effets du changement climatique », selon le directeur de mission de l’USAID. Cet engagement commun vise à développer la stratégie nationale, à réviser le texte interdisant l’exploitation des bois de mangrove, à assurer la coordination des interventions entre les parties prenantes et à appliquer les lois en vigueur.
Navalona R.