Nouvelle tension à l’ENS Ampefiloha. Les étudiants de l’Ecole Normale Supérieure sont descendus dans la rue, hier.
Ces étudiants ont exprimé leur mécontentement en brûlant des pneus au niveau du rond-point situé à proximité de l’Alliance Française d’Andavamamba.
Trop faible. À l’origine de cette manifestation estudiantine se trouvent les revendications des étudiants concernant la priorisation de leur recrutement par l’État. D’après eux, seules 686, sur les 1 500 demandes de recrutement envoyées, ont été satisfaites. Autrement dit, un peu moins de la moitié des sortants de l’ENS ne seront pas recrutés en tant qu’enseignants dans les lycées faute de postes budgétaires. Une manière pour ces apprentis professeurs de lycée de soutenir que le nombre de recrutés est bien trop faible par rapport aux demandes déposées. Cette situation démontre, en tout cas, qu’au sein de l’ENS, l’insertion professionnelle demeure un problème majeur à résoudre. Les étudiants veulent avoir l’assurance d’un recrutement bien géré et répondant à leurs besoins. Pour ces étudiants, il est tout à fait normal que les sortants de l’ENS soient immédiatement recrutés en tant que fonctionnaires au sein du ministère de l’Education nationale, une fois qu’ils sont diplômés. « L’absence d’une politique de recrutement claire pour les normaliens a souvent été la source de ce problème », a déclaré un étudiant gréviste.
Crises
Cette manifestation estudiantine, en pleine veille des fêtes, a en tout cas perturbé la circulation sur les axes Anosy et Ampefiloha. Les forces de l’ordre sont intervenues sur les lieux pour repousser les grévistes dans l’enceinte de l’établissement. Bilan : deux étudiants ont été interpellés lors de cette manifestation qui démontre que les crises au sein des instituts publics n’en finissent pas. Les difficultés de paiement des bourses d’études par l’État, tout comme les problèmes liés aux enseignants-chercheurs sont les principales causes de ces mouvements. On rappelle sur ce point qu’une grève de même ampleur avec les mêmes revendications s’est déjà tenue au mois de janvier de l’année dernière. En ce temps-là, une commission mixte formée par un représentant du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, du ministère de l’Éducation nationale, du ministère de la Fonction publique et des représentants de la direction de l’école normale supérieure et des étudiants a planché sur l’élaboration d’un décret faisant suite au protocole d’accord de 2018. La démarche n’ayant pour le moment pas abouti à une résolution concrète, les étudiants devront prendre leur mal en patience.
Yv Sam