Le mercredi 11 octobre 2023 dernier, à l’Hôtel le Louvre s’est tenue une conférence de presse sur la levée de fonds pour les préparatifs de la grande solennité, qui se tiendra au mois de décembre prochain à Vohipeno Vatomasina. Ainsi, du 14 au 15 octobre prochain des manifestations culturelles animeront le jardin d’Antaninarenina. Au premier jour, après l’ouverture officielle, une séance de bénédiction sera effectuée pour mener à bien la cérémonie. À midi, l’art culinaire antemoro sera proposé au menu, tandis que dans l’après-midi, des chants traditionnels résonneront, précédés par des présentations ainsi que des conférences sur le Savatse Anakara et le papier Antemoro. Le lendemain, des stands d’exposition seront installés à 10 heures. Des intervenants traceront le parcours historique du Sorabe au public. En outre, des modèles et mannequins seront coiffés de chapeau traditionnel satroka harefo en portant le récipient en bambou lagnana lors du défilé prévu à 15 heures. Pélérinage ancestral, Fandroana andriaky est une tradition des Antemoro Anakara de Vohipeno Vatomasina. Ce sont les détenteurs traditionnels Katibo qui déterminent la date et l’heure exacte du rituel. A vrai dire, c’est une occasion pour les descendants d’Ali Tawarath de se réunir chaque année. Par ailleurs, la partie sud-est de la Grande île est chargée d’histoire. Selon Alexandre Rakotoson, membre du comité d’organisation, « un sultan originaire de la Mecque, du nom de Ramakarano fondait le royaume Antemoro. La monarchie a perduré plus de 7 siècles (XIII-XIXème). Le groupe humain Antemoro est également à l’origine d’une formation de plusieurs clans, notamment les Anakara. Ceux-ci ont apporté la grande écriture, le sorabe. À caractère arabe, cette écriture a été utilisée par les descendants. C’est l’un des patrimoines le plus conservé de nos jours ! ». La culture antemoro est jalousement gardée. Elle reflète l’identité, marque la consolidation du peuple. En effet, la tradition et le développement vont de pair. La première est incontestablement l’appui du second. Une nation forte possède une base culturelle inébranlable. Sous un autre angle, Fandroana andriaky est un moyen d’expression, un hommage aux ancêtres qui ont su préserver l’immatériel pour que la descendance puisse s’en approprier légitimement. Les siècles se succèdent, mais l’art des aïeux demeure. Une fierté historique.
Iss Heridiny
