
Les parlementaires du parti Tiako i Madagasikara (TIM) donnent rendez-vous à leurs partisans, ce samedi, dans l’enceinte du Magro à Tanjombato.
Après deux semaines de bras de fer avec l’Etat, l’opposition cède enfin du terrain. Selon le préfet de police, les députés du parti TIM ont informé la préfecture de la tenue d’une manifestation ce samedi dans l’enceinte du Magro à Tanjombato. Il s’agit en fait du rapport public que les élus de ce parti de l’opposition comptent organiser depuis février dernier.
Délai. La préfecture ne compte pas mettre son veto sur cette nouvelle alternative de l’opposition. « La demande a respecté le délai légal de déposition, et rempli les conditions requises par les textes en vigueur », a souligné Angelo Ravelonarivo, préfet de police d’Antananarivo, hier, en marge de la réunion de l’Organe Mixte de Conception (OMC) à Tsimbazaza. Toutefois, ce dernier a annoncé que « pour des raisons de procédure », la préfecture « examinera sur le fond la demande » aujourd’hui « afin de trancher » sur la question.
Réquisition. Initialement, l’opposition a choisi de revenir sur le domaine d’un richissime homme d’affaires « karana » à Androhibe, près de la propriété de l’église catholique à Soamandrakizay, pour tenir la manifestation. Cependant, l’Etat a refusé de faciliter l’accès à ce lieu. « Aucune réquisition de cette propriété privée n’est envisageable », a lancé le préfet de police d’Antananarivo qui justifie « un chantier de construction qui y est déjà en cours ». La préfecture n’a donc pas donné son feu vert pour que les députés du parti TIM fassent leur rapport public à Androhibe.
Illégal. Et les forces de l’ordre restent mobilisées pour faire respecter cette décision de la préfecture. « Toute manifestation à Soamandrakizay et dans ses environs est illégale, et nous sommes disposés à prendre les mesures nécessaires pour faire respecter la loi dans ce sens », a martelé le colonel Anicet Randrianarivelo, commandant du groupement de la gendarmerie nationale à Analamanga, hier durant la réunion de l’OMC. Quant à la manifestation à Tanjombato, les militaires seront bien présents et « les dispositifs seront élaborés et mis en œuvre au niveau de l’Emmo-reg », a souligné Angelo Ravelonarivo.
Libération. Après le rendez-vous raté du 20 février dernier à Analakely, l’opposition saisira cette occasion à Tanjombato pour mobiliser de nouveau ses partisans. Le ton a, semble t-il, déjà été donné hier par les leaders du « miara-manonja » qui ne manqueront pas cette opportunité pour invectiver contre les tenants du pouvoir. Ils réclament la « libération immédiate et sans condition » des 11 personnes arrêtées le samedi 20 février qui sont encore en détention provisoire.
Rija R.