«Ny mpivarotra amoron-dalana no nametraka ny fitondrana…» traduit librement par «Ce sont les marchands de rue qui ont mis en place ce pouvoir…». C’est ce qu’on pouvait lire sur les bouts de carton servant de pancarte, portés et hissés haut par des marchands de rue des quartiers de Behoririka et de Soarano, lors d’une manifestation organisée hier. Cette dernière a, à peu près, rassemblé une soixantaine de marchands qui ont démontré leur refus quant à l’initiative de formalisation et d’assainissement menée par la Commune Urbaine d’Antananarivo. Vers huit heures, un petit groupe de marchands de rue se sont donné rendez-vous du côté de Behoririka. Ils s’y sont rassemblés petit à petit. «’Ndao ‘ndray ô, ‘ndao ranga a! » (allons-y!) lançaient-ils aux autres marchands vaqués à leurs occupations. Ce qui semblait irriter certains qui «voulaient juste pouvoir vendre quelque chose étant donné que la journée d’hier, avec l’assainissement mené par la CUA, ne pouvait pas faire rentrer assez d’argent». «Les revoilà encore» disait Lanto, déprimée. Ce que Tsiry, un autre marchand de rue de Behoririka ne partageait pas. «Je suis venu exprès ce jour afin de soutenir la manifestation. On subit trop de pression de la part de la commune», lança-t-il. Interrogé sur les mesures prises par la commune pour assainir les rues d’Antananarivo, à ce dernier de rajouter et d’expliquer «l’initiative est bonne et louable. Ce qui m’irrite particulièrement, c’est que parmi les bénéficiaires des étals du Tsenan’i Behoririka, il y a des gens qui ne sont même pas des marchands de rue.
Gênant. Les manifestants, dans leur initiative, ont ratissé les rues de Behoririka enjoignant les marchands à renforcer leurs rangs. En prenant l’axe Behoririka-Building Ramaroson, ils ont ensuite investi l’axe Building Ramaroson-Ambondrona, là où il y avait beaucoup plus de marchands de rue. Si les concernés ont eu du mal à rameuter leurs semblables, ils ont surtout gêné la circulation sur l’axe Behoririka-Soarano entre 8h30 et 9h30 du matin. Gêne partagée par les magasins qui, par crainte de débordement et de pillage des manifestants, ont vite fait de fermer leurs enseignes. «Les marchands de rue ne constituent pas, en soi, une menace. Ce sont les personnes de mauvaise foi qui s’infiltrent dans leur manifestation qui posent problèmes. Ils ont des buts spécifiques, nous dérober. Et l’histoire a, à maintes fois, démontré cette pratique», fait savoir Ndranto, agent de sécurité d’un magasin à Behoririka. Propos qui semblent corroborer ceux du directeur des marchés auprès de la CUA durant une interview faite mercredi dernier. «Il y a des gens qui ne sont même pas des marchands de rue et qui ont pour mission de semer le trouble dans les manifestations de ce jour (mercredi)».
José Belalahy