
Les manifestations des enseignants risquent de prendre de l’ampleur si…
«Dans certaines régions de Madagascar comme dans l’Atsimo Atsinanana et à Haute-Matsiatra, le BEPC blanc a été déjà boycotté. Il se pourrait que les examens officiels subissent le même sort si les problèmes des enseignants ne seront pas aussitôt réglés», dixit Arsène Ratolojanahary, président du Sempama Nosy et également membre de la plate-forme syndicale des enseignants. Ces enseignants en colère n’ont pas manqué de réitérer lors de leur sit-in devant le ministère des Finances et du Budget (MFB), hier, qu’ils ont été victimes des mensonges de l’Etat, suite aux promesses non tenues. Ils étaient à peu près une quarantaine d’enseignants à se regrouper sur ce lieu, en brandissant des banderoles et en faisant des bruits avec leurs sifflets. «Ceux qui ont manifesté hier étaient tous des représentants des 22 régions du pays. Ils voulaient avoir une rencontre avec les responsables dudit ministère, mais en vain. Encore une fois, ils ont été envoyés balader. Toutefois, faut-il souligner que des manifestations du même genre ont déjà lieu dans les autres régions, toutes devant les branches régionales du MFB», confie Arsène Ratolojanahary. Avant de se demander: «Mais l’Etat n’a-t-il pas conscience à quel point ces manifs des enseignants pourraient avoir des répercussions négatives sur le bon déroulement de l’éducation, surtout en ce qui concerne les examens officiels?». A seulement quelques semaines du CEPE, mais également du BEPC, les enseignants se mettent encore en grève, d’où la crainte des parents d’élèves. «Les autres ministères ont déjà fait leur part dans la résolution de nos revendications. Il appartient maintenant au MFB de faire preuve d’un peu plus de sérieux», poursuit le président national du Sempama Nosy.
Table ronde oubliée. Ces enseignants qui ont pendant longtemps accepté de mener leurs mouvements de revendication à travers une table ronde ont maintenant changé de tactique, en préférant faire place aux pressions contre l’Etat. A titre de rappel, ils revendiquent le paiement de quelques indemnités qu’ils appellent: «Nos droits». En attendant une réponse favorable de la part du MFB, ceux de la capitale affirment continuer leur sit-in au même endroit. Les forces de l’ordre ont été également présentes sur les lieux des manifs hier. Mais jusque-là, aucun jet de bombe lacrymogène n’a été enregistré, sauf débordement.
Arnaud R.