
Outre le fait que les étudiants d’Ambohitsaina semblaient ne pas être attirés par les manifs de ceux qui luttent pour la libération de Berija, les forces de l’ordre ont quant à eux, inondé les lieux. On dirait que c’est un combat perdu d’avance pour les manifestants.
Comme ils l’ont prévu, les compagnons de lutte de Berija ont fait leur manifestation, hier dans la matinée, dans l’enceinte de l’université d’Ankatso. Malgré leur petit nombre (seulement une dizaine d’individus), ils semblaient pourtant être déterminés à avoir gain de cause. Ils ont ainsi sillonné tout l’établissement, en partant de la cité universitaire jusqu’à l’esplanade. Armés d’une banderole sur quoi est écrit: «Libérez Berija», et d’un mégaphone avec quoi sensibiliser les étudiants à suivre leurs pas, ils n’ont pas reculé malgré la forte présence des forces de l’ordre sur les lieux. «Nous les étudiants, nous n’avons pas peur et nous n’allons arrêter notre manifestation tant que notre ami ne soit pas libéré». Toutefois, ils ont affirmé ne pas effectuer des descentes dans les rues, «pour le moment». A la même occasion, ils ont adressé un message à l’endroit de l’homme fort de l’Exécutif: «Un grand merci au président de la République d’avoir bâti un Etat qui n’a pour seul but que de détruire les étudiants». Et ils semblent savoir beaucoup de choses, comme s’ils allaient faire des révélations. Par le biais de Rivo Dibrigérien, l’un de leur porte-parole, ils ont affirmé: «Pourquoi quand c’est l’un de nous qui fait des revendications au nom de tous les étudiants et pour notre bien à tous, il est jeté en prison. Alors que quand c’est un proche de ceux qui sont au pouvoir qui font des trafics de bois de rose, ils font comme si de rien n’était. Et pourquoi quand les «Dahalo» reconvertis font des revendications, ils obtiennent tout ce qu’ils veulent, voire une grosse somme d’argent. Alors que quand c’est l’un de nous, c’est directement la prison. C’est inadmissible!». Ainsi, pour eux, les manifestations continuent.
Calme. Par ailleurs, les présidents des associations pédagogiques se sont également fait entendre, à travers une conférence de presse, hier, dans l’après-midi. Ils ont lancé un appel au calme à l’endroit de tous les étudiants de l’Université d’Antananarivo. Tout en disant: «Normalement, c’est nous seuls qui devrons avoir le pouvoir de faire des revendications estudiantines dans cet établissement, puisque c’est nous seuls qui avons été élus par les étudiants». Pour conclure, ils n’ont pas manqué de dire qu’ils ne défendent pas la vie privée d’un individu, mais se battent pour les causes de tous les étudiants. «Jusqu’ici, nous ne sommes pas encore en mesure de vérifier la vraie raison de cette arrestation. Mais s’il s’avère que s’il a été arrêté en revendiquant notre cause, là, nous n’allons pas accepter», a précisé Fleurot Raharilala, porte-parole des associations pédagogiques. Jusqu’ici, l’ambiance est plutôt calme à Ankatso. Mais vu l’évolution de la situation, il semble que cette affaire ne se terminera dans les prochains jours.
Arnaud R.