Le président de la République est pris à la gorge. Il a tenté de faire plier le Mapar en formant une plate- forme pour la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale afin de faire élire son candidat au perchoir mais la tentative a échoué. Le candidat du Mapar émerge. L’absence de députés Forces nouvelles pour Madagascar se fait grandement ressentir en haut lieu. Au vu des résultats électoraux à l’Assemblée nationale, les alliances des partis avec les indépendants n’ont pas répondu aux attentes. Comment dans ses conditions Hery Rajaonarimampianina pourra –t-il mettre en œuvre sa politique ?
Mapar, un « allié naturel »
Dans un point de presse à l’issue de la cérémonie de remise des drapeaux aux 38 officiers généraux des forces armées récemment nommés, il a donné la part belle au Mapar qu’il ne considère pas comme une majorité hostile mais comme son « allié naturel » pour féliciter l’avènement de la présidente de l’Assemblée nationale Christine Razanamahasoa au perchoir. Dans son souhait de mettre en place un gouvernement d’ouverture et de réconciliation nationale, le président de la République aurait rencontré Andry Rajoelina. Ce dernier est le candidat favori proposé par le Mapar pour les fonctions de Premier ministre. Mais il n’aurait pas encore donné son avis. Le président de la République n’a pas une grande marge de manœuvre depuis que la Haute Cour Constitutionnelle a émis son avis sur la notion de majorité. Il ne peut avoir le profil de chef de gouvernement qui lui convient qu’en négociant avec le Mapar qui dispose de la majorité relative à l’Assemblée donc qui présente le Premier ministre. Mais devant le goût amer de la concurrence qu’ont laissé les élections à l’Assemblée, tout laisse croire qu’Andry Rajoelina exigera pour éteindre sa méfiance plusieurs portefeuilles ministériels en contrepartie de son soutien. Le gouvernement sera par conséquent dominé par le Mapar. Si le MMM de Hajo Andrianainarivelo, le parti Vert de Saraha Georget, les indépendants et même la mouvance Ravalomanana rejoignent le gouvernement, il n’y aura pas de grand changement par rapport à la Transition. La composition du gouvernement donnera l’image d’un gouvernement de transition-bis. Le comble, quand toutes les forces politiques veulent appartenir au pouvoir est l’absence d’une force d’opposition digne de ce nom. Le risque est de voir le poste de chef de l’opposition prévu par les textes de rester inoccupé pendant la législature. En effet, quel parti politique osera prétendre être de l’opposition et servir loyalement le gouvernement ? Bien sûr, Il n’y a qu’à Madagascar que l’on rencontre ce genre de situation originale.
Zo Rakotoseheno