Le FFKM a-t-il intercédé en sa faveur auprès du pouvoir ? La question se pose puisqu’après sa rencontre avec les 4 chefs d’Eglise en sa « résidence fixe » à Faravohitra, l’ancien président a pu se rendre à Toamasina le lendemain.
Il voulait partir avec sa femme mercredi dernier mais finalement, Lalao Ravalomanana a pris la RN2 sans son époux. A croire que ce dernier était interdit de séjour dans la province de Toamasina comme un repris de justice qu’on empêche de retourner sur les lieux de son méfait pour éviter la récidive. Or, force est de reconnaître qu’il est plutôt la victime car ses usines implantées dans le Grand Port ont été pillées et détruites en 2009. 6 ans après, le fondateur de l’empire Tiko – ou ce qu’il en reste s’il y en a – n’a pu constater de visu l’étendue des dégâts à cause d’une mesure d’interdiction.
Mesures administratives. Une interdiction de plus ou de trop (c’est selon) pour Marc Ravalomanana qui n’a pu non plus assister à la réunion du DISTIM avec les candidats du parti aux prochaines communales. Le fondateur du TIM semble être à la fois sous le coup d’une assignation à résidence fixe, d’une interdiction de séjour et d’une interdiction de se déplacer sans autorisation préalable. Tout cela sans le moindre contrôle judiciaire car s’agissant, justifie-t-on, de mesures administratives, quand bien même elles seraient restrictives voire privatives de libertés fondamentales. C’est sans doute sa femme Lalao qui lui a dressé l’état des lieux de Tiko Oil et de Mana. Sans oublier Magro qui a été rayé du paysage commercial de la ville que l’ancien président voulait ériger en « capitale économique » de Madagascar, du temps où il était aux …affaires.
MBS. « Ramose » a été également interdit avant-hier de se rendre à l’ancien point de vente de Tiko et non moins siège de MBS – réduite au silence radio depuis 2009 – à Ambody Soanambo à Anjoma où une foule acquise à sa cause l’attendait depuis le matin même s’il n’était arrivé à Toamasina que samedi en début d’après-midi. Vers 17 heures, un de ses proches collaborateurs était venu sur les lieux pour annoncer aux gens qui piaffaient d’impatience que l’ancien président n’a pas eue l’autorisation de venir les voir.
Militaires. En revanche, le vice-président laïc de l’Eglise protestante réformée (ceci expliquant certainement cela) a pu sortir de son confinement de sa chambre d’hôtel afin d’assister dans la matinée d’hier avec le pasteur Lala Rasendrahasina, au « Alahadin’ny Dorkasy » (Dimanche des Diacres) au temple FJKM Betela de Tanambao V. Parmi l’assistance, on a remarqué la présence d’anciens responsables militaires du temps du président Ravalomanana, pour ne citer que l’ex-CIRGN, le général Faustin qui faisait partie des « légalistes » de 2009.
Mofo gasy. A l’autre bout de la ville, de nombreux fidèles – au sens chrétien et politique du terme – comptaient également avoir parmi eux, au temple FJKM Tranovato Anjoma, l’ancien président, mais celui-ci aurait tout de suite pris le chemin du retour vers Tana, pour s’arrêter pour une pause déjeuner à Antsampanana. A l’aller, il avait déjà fait une halte dans la même localité où il a pris le temps de boire du café et de manger du « mofo gasy ». Comme pour rappeler qu’il est le porte-flambeau du « vita gasy ». D’ailleurs, des plaques publicitaires de Tiko sont toujours placardées sur la devanture de certaines épiceries d’Antsampanana où la population locale et les voyageurs de passage ont vite fait de reconnaître Ravalomanana avec sa chemise indonésienne qui est aussi en train de devenir sa …marc de fabrique.
R. O
