
Le meeting prévu par les partisans de Marc Ravalomanana n’a finalement pas eu lieu à Toliara. L’accès au Magro d’Andaboly a été barré par les forces de l’ordre.
Alors que les partisans de Marc Ravalomanana s’apprêtaient à rallier le quartier d’Andaboly pour rejoindre les locaux de Magro où un meeting a été prévu hier en début d’après-midi, ils se sont heurtés à un barrage formé par les éléments de l’état-major mixte opérationnel régional qui ont reçu l’ordre d’interdire aux manifestants l’accès au lieu indiqué. « Toute manifestation dans la ville de Toliara est interdite durant le week-end » a souligné le préfet de Toliara, Adoré Lydore Solondraza, joint au téléphone, hier. Certains ont tenté, toutefois, de franchir le pas mais la fermeté des forces de l’ordre a débouché sur des jets de grenades lacrymogènes pour disperser les attroupements. Edouard Tsarahame, vice-président de la plateforme RMDM, a été impacté par les jets, selon Rina Randriamasinoro, mais il est sorti indemne après une admission aux urgences de l’Hôpital Be » d’Antanambao.
Sécurisation. Selon le Préfet, « des rumeurs insistantes d’une opération de déstabilisation et de pillage de magasins dans la ville ont poussé les autorités locales à prendre des dispositifs de sécurité adéquats ». Adoré Lydore Solondraza de signifier que « toutes les manifestations prévues à Toliara ont été interdites et la sécurisation de la ville a débuté depuis mercredi dernier », c’est-à-dire la veille de l’arrivée de Marc Ravalomanana dans la cité du Soleil. Et samedi, l’accès au Magro d’Andaboly, une propriété de Marc Ravalomanana, a déjà été barré par les éléments de l’Emmo-reg. Les organisateurs qui avaient prévu la mise en place de la logistique du meeting ont alors dû rebrousser chemin, et ce malgré les pourparlers avec la gendarmerie.
Endroit privé. Le meeting n’a finalement pas eu lieu à Toliara, hier. Et les dirigeants du parti Tiako i Madagasikara sont indignés. « Pourquoi nous interdit-on de tenir une célébration d’anniversaire avec le président national du parti TIM dans un endroit privé ? », s’est demandé le secrétaire général du parti, Rina Randriamasinoro. Alors que le parti estime avoir respecté les procédures légales en la matière. « Nous avons déjà adressé, le 6 décembre dernier, une lettre pour informer les autorités locales de l’objet de notre manifestation dans les locaux de Magro à Andaboly » a-t-il affirmé. Mais, samedi, l’accès au site a été interdit par la préfecture « alors qu’il s’agit d’un lieu privé » a souligné Rina Randriamasinoro qui soutient, également, qu’ « une autorisation d’accès n’est pas nécessaire ». Et de rajouter qu’ « Une réquisition officielle du lieu fait aussi défaut pour justifier la présence des militaires qui interdisent l’accès au Magro ».
Violation de la Constitution. Réagissant par rapport à ce qui s’est passé, l’ancien président dont les partisans ont été notamment dispersés à coup de grenades lacrymogènes, de faire remarquer que « la Constitution garantit les droits individuels et les libertés fondamentales dont la liberté d’expression et le droit de circuler sur tout le territoire de la République. Malheureusement, le jour de mon anniversaire, j’ai été privé de ce droit fondamental en tant que citoyen. J’ai le droit d’organiser la célébration de mon anniversaire avec mes compatriotes dans un endroit privé et qui m’appartient à Toliara. L’utilisation des éléments de la gendarmerie pour interdire l’entrée de mes compatriotes dans l’enceinte de Magro constitue un abus d’autorité par le régime. Par conséquent, l’événement d’aujourd’hui est une violation grave et répétée de la Constitution ». Marc Ravalomanana « condamne avec la plus grande fermeté la violation des droits fondamentaux des citoyens par le régime en place et l’agression violente et gratuite perpétrée par les forces de la gendarmerie à Toliara ».
Saint-Vincent de Paul. En plus de la redynamisation du TIM et le meeting du RMDM, la célébration du 72ème anniversaire de l’ancien président figurait effectivement au menu de la tournée de Marc Ravalomanana à Toliara où il a assisté à un culte au temple FLM de Betela dans le quartier de Betania puis à une messe à la cathédrale Saint-Vincent de Paul de Tsianaloky.
Rija R.