
Pour une fois encore, l’ancien président a prouvé qu’il reste proche des Etats-Unis.
Marc Ravalomanana a été invité à la 222e Assemblée Générale de « Presbyterian Church » qui se tient à Portland (Etats-Unis) depuis le 18 juin 2016. Après Portland, l’ancien président a rejoint Washington où il a retrouvé quelques uns de ses anciens ministres qui ont été obligés de s’exiler aux Etats-Unis en 2009, dont Ivohasina Razafimahefa (ancien ministre de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie), Haja Nirina Razafinjatovo (ancien ministre des Finances et du Budget), Marius Ratolojanahary (ancien ministre de la Reforme Foncière et de l’Aménagement du Territoire) et Elysé Razaka (ancien ministre de l’Energie et des Mines). Hier, Marc Ravalomanana a été reçu par Johnnie Carson, secrétaire d’Etat adjoint américain chargé des affaires africaines. L’ancien chef de l’Etat a également rencontré hier à Washington l’ambassadeur des Etats-Unis à Madagascar Robert Yamate. Johnnie Carson n’est pas étranger à ce qui s’est passé à Madagascar depuis le coup d’Etat de 2009. Il n’a pas mâché ses mots contre la transition d’Andry Rajoelina qu’il a pourtant félicité pour avoir décidé, comme Marc Ravalomanana, de ne pas se présenter aux présidentielles de 2013.
Signification politique. Si Marc Ravalomanana a été invité à Portland, c’était en tant que vice-président de la FJKM. Et s’il a été reçu au Département d’Etat à Washington, c’était en tant qu’ancien président de la République. Ses photos avec Johnnie Carson, Robert Yamate et ses anciens ministres ont été largement commentées par les internautes. La signification politique du passage de l’ancien président au Département d’Etat américain divise par ailleurs les analystes politiques. A rappeler que les Etats-Unis ont toujours soutenu Marc Ravalomanana quand ce dernier était encore au pouvoir. L’ancien ambassadeur des Etats-Unis à Madagascar Niels Marquardt en a su quelque chose le 17 mars 2009 à l’Episcopat à Antanimena. Ce diplomate américain était le seul à avoir pu convaincre Marc Ravalomanana de lâcher le pouvoir en 2009 en faveur d’un Directoire militaire qui n’a même pas pu se constituer à cause d’une pression militaire. Reste à savoir jusqu’où pourraient aller les Etats-Unis dans ce « soutien » à l’ancien président.
Recueillis par R. Eugène