
Victime de la crise politique de 2009 car il a été renversé du pouvoir par une fraction de l’Armée, l’ancien président ne veut plus qu’une même crise se reproduise.
La trêve politique semble être impossible tant que les Sénatoriales du 29 décembre 2015 sont maintenues. Samedi dernier à son domicile à Faravohitra, l’ancien président Marc Ravalomanana, qui n’a fait aucune déclaration politique le jour de son anniversaire, s’est exprimé sur quelques points d’actualité dont l’adoption de la Loi de Finances Initiale 2016 et les manœuvres visant à déstabiliser le pays. « Il n’est pas vrai que j’ai fait blocage à l’adoption de la Loi de Finances 2016. », a affirmé l’ancien exilé d’Afrique du Sud. Avant d’enfoncer le clou : « La preuve, les députés du TIM l’ont votée. Et ce, malgré le fait que cette Loi comporte des lacunes ». Marc Ravalomanana estime qu’il ne peut y avoir de développement sans Loi de Finance.
Etat de droit et respect de la Constitution. L’ancien président a souligné qu’il ne cautionne pas les manœuvres visant à déstabiliser le pays. « Je m’oppose aux tentatives de fomenter une nouvelle crise politique à Madagascar », a-t-il martelé. Avant de préciser : « Si j’ai fait des déclarations politiques violentes qui auraient blessé certains, ce n’était pas dans l’intention de fomenter des troubles ». Marc Ravalomanana a mis l’accent sur le respect de l’Etat de droit et de la Constitution. « Le respect de l’Etat de droit doit être assorti du rétablissement de la confiance mutuelle, non seulement entre les Malgaches, mais également entre les gouvernés et les gouvernants ».
Alliance fragile. Sur la campagne électorale des Sénatoriales qui va se terminer dans une semaine, le président national du Tiako I Madagasikara demande à ce que les grands électeurs puissent s’exprimer librement. « Qu’ils ne fassent pas l’objet de pressions et d’intimidations. Que leur choix ne soit pas monnayé. Les intimidations n’ont rien apporté de bien au pays », estime-t-il. En tout cas, force est de constater que l’ancien président tient de temps en temps un langage d’opposant sans être officiellement dans l’opposition. Le TIM reste d’ailleurs dans le gouvernement avec deux ministres. Reste à savoir si l’alliance visiblement fragile entre le président de la République Hery Rajaonarimampianina et Marc Ravalomanana serait rompue après les Sénatoriales. Une éventualité que certains analystes politiques écartent tant que l’actuelle Assemblée nationale, où aucun parti ne peut prétendre avoir une majorité stable, reste en place.
R. Eugène